Quoi ? : Livre
Combien ? : 144 pages (Editions Mono-Tone) 12 euros
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Figure de la scène glam and rock and roll avec les Dum Dum Boys mais aussi des nuits niçoises avec ses apéros électriques, Didier Balducci compile dans « Tourisme Parallèle “ les chroniques drôles et corrosives parues dans le fanzine Zéro, la revue internationale. 144 pages complètement inutiles donc indispensables à lire !

 

 

Didier Balducci, est connu (internationalement) à Nice pour être le guitar héros des Dum Dum boys, légendaire combo niçois de plus de 30 ans d’âge. Il est aussi l’âme damnée des DJ. Sous le pseudo de Memphis Mao, il hante les nuits niçoises aux platines, celles où la fête est finie quand il y a plus d’alcool sur le sol que dans les verres.

Coupe ébouriffée à la Dylan Highway 61, silhouette extra-slim, à se glisser subrepticement dans le chat d’une aiguille, l’homme a plus d’une corde à sa guitare. Dandy électrique, docteur en discographie improbable des trente glorieuses, fondateur des éditions vinyliques Mono-Tone Records,  il a aussi commis voici quelques années un fanzine nommé « « Zéro » qui se vendait sous le manteau pour une poignée de misérables euros. Recherché par le MI 5, la Camorra et l’Académie française Baldu récidive et trempe sa plume dans l’huile de vidange.

« Tourisme parallèle » s’annonce comme le best of de ses chroniques dans Zéro. Le “worst of” devrait-on dire, tant l’auteur qui a bourlingué de Pégomas à Vintimille, en évitant sournoisement Saint-Laurent du var y décrit avec une intense jubilation le pire de la French Riviera. Un feel good guide aux vertus littéraires imparables qui a échappé à la censure de l’Office de tourisme (So Nice In Nice) et que s’arrachent les amateurs de mauvais plans et de mauvaises adresses (the place not to be).

« Tourisme Parallèle » regorgeant de lieux incongrus, surannés, glauques, où un quidam normalement constitué ne foutrait jamais les pieds sauf s’il y est obligé (Rivera Boyaux, La route de Turin, Le Mandarom) s’impose comme l’anti-guide azuréen, le saint graal du looser. L’auteur y fait l’apologie de l’obsolète, du désuet, du spleen, des boucheries chevalines, et au meilleur de sa forme érige l’acte manqué comme l’un des beaux-arts. A chaque ligne une vanne. A chaque fin de chronique une brillante déconvenue.

Mais au delà des coup de blues, des coups de gueules, Didier Balducci vous offre un réjouissant safari gonzo dans les coulisses d’une Riviera sub-exotique, dans un monde perdu, figé dans la gelée ou le saindoux. Pour un autre désert des tartares. Il pousse les portes des derniers clandés où l’on peut encore taper le carton, jouer au flipper, casser des œufs durs sur le zinc et boire du rouge limé face à un authentique calendrier des PTT. Il traque ces deniers commerçants de quartier (le salon de coiffure Carlo, chez Ginette), qui battent pavillon dans la quatrième dimension niçoise, celle où Jacquou et Spaggiari font du karting à la Siesta les soirs de pleine lune. Avis aux âmes sensibles, Il y évoque aussi (de Télérama à Babali) le Nice de sa tendre enfance (requiescat in pace)

« 40 lieux enchanteurs », il est dit dans la postface ! Ne faites jamais confiance à une postface ! Tourisme Parallèle, c’est bien pire encore, d’autant que profitant de la confusion causée par les gilets jaunes, L’auteur vient de publier le tome 2 de son « Tourisme Parallèle » Alors si vous tenez absolument à passer pour un con dans les soirées mondaines, dites que vous ne l’avez pas lu.

Par Olivier Marro