Quoi ? : 109 Pôle de création contemporaine
Transport ? : 50 Boulevard Jean-Baptiste Vérany, 06300 Nice. Bus: 6, 88, C, N1. Arrêt abattoirs
Des Questions ? : 04 97 12 71 11
Un lien ? : Cliquez-ici

Enfant du pays, né à Grasse et « graduate » de la Villa Arson, Cédric Teisseire est un activiste bien connu des acteurs et des publics de l’art contemporain en région. Enseignant à l’Ecole d’Art de Toulon, co-fondateur de la Station et du Réseau Botox(s), il est aujourd’hui le pilote principal, et de fait le témoin privilégié de la résurrection des anciens abattoirs de la Ville de Nice, transformés en "Pôle de la création contemporaine". Et en effet, outre la Station, « le 109 » accueille les ateliers d’artistes de la Ville de Nice, ainsi que l’Entre-Pont, fédération d’associations de spectacle vivant, mais aussi le Forum d’Urbanisme et d’Architecture ou encore le Syndicat des Architectes de la Côte d’Azur. Rencontre avec le directeur artistique du 109, autour de cette question « Que peut Nice pour l’Art contemporain ? Que peut l’Art contemporain pour Nice ? »

Cédric, peux-tu te présenter en quelques mots, pour ceux qui ne te connaissent pas ?

Je suis artiste et co-fondateur de La Station, centre d’art créé en 1996 faisant cohabiter des espaces d’expositions et des ateliers d’artistes mais aussi, j’ai été nommé en juillet 2016 directeur artistique du 109, pôle des cultures contemporaines pour y développer une programmation dynamique, diverse et régulière. Mais aussi de créer et consolider les connexions entre les diverses disciplines culturelles accueillies sur ce site, que ce soit la musique, le théâtre, la performance, le cinéma, la danse contemporaine, l’architecture… tout ce qui est de la création ici et aujourd’hui.

Quel est la nature de ton lien avec Nice ?

Je suis arrivé directement de Grasse dans le vieux-Nice en 1987 pour poursuivre mes études avec comme but de passer le concours d’entrée de la Villa Arson. Après cette première année d’errance en fac – mais surtout afin de préparer le concours au mieux – j’ai suivi les cours du soir à la Villa Arson et j’ai été admis pour la rentrée 1988 en 1ère année. Durant ces 5 premières années à la Villa, ces allers-retours entre le Vieux-Nice et la colline St Barthélémy – entre autres – m’ont fait connaitre et apprécier toutes les diversités de cette ville. Et que l’aura de cette ville s’étendait bien plus loin qu’à l’intérieur de ses limites, vers la mer, vers la montagne. Je trouve que c’est autant une grande ville qu’un village et que la nature y est très présente et sauvage, une espèce d’adéquation idéale. C’est un endroit bourré de paradoxes, c’est cela qui le rend intéressant.

Penses-tu que le territoire a un positionnement particulier dans le paysage de l’art contemporain en France et en Europe aujourd’hui ?

Oui, c’est un territoire assez extraordinaire pour les artistes et pour y développer une œuvre, notamment par ce que j’ai décrit plus haut mais aussi parce qu’il recèle en lui une histoire artistique de premier ordre toujours vivace, originale et de qualité. C’est une ville cosmopolite et beaucoup plus complexe qu’il n’y parait, propre à partager les pratiques et les cultures. Beaucoup de mouvements majeurs du XXème siècle sont passés par ici et ont évolué grâce à ce passage.

 

Quels sont les artistes niçois à connaitre aujourd’hui ?

Impossible de répondre à cette question car, premièrement, cela voudrait dire qu’il y a une échelle de valeur ou des critères objectifs qui permettraient de mesurer l’intérêt, la qualité des artistes – mais aussi, il faudrait pouvoir définir un artiste niçois.  Est-ce quelqu’un qui est né à Nice, qui y a étudié ou bien qui a décidé sciemment d’y vivre ? Beaucoup d’artistes viennent d’horizons et de pays différents pour travailler et expérimenter à Nice, beaucoup d’étudiants viennent de partout pour y étudier.
Tout ce que je peux dire, c’est qu’il y a une multitude d’artistes très intéressants et singuliers à trouver à Nice, tout dépend ce que l’on cherche et surtout d’utiliser sa curiosité pour cette recherche. En un mot, il faut se déplacer dans toutes les expos, les ateliers, les lieux artistiques atypiques, les salles de spectacles, de concerts pour y découvrir toute cette richesse et cette diversité. Et je peux garantir qu’il y a de belles surprises.

 

Quelle est la perspective pour la scène niçoise, avec un équipement comme le 109, par exemple ?

C’est une belle opportunité et une grande chance. Ce lieu devient un outil multi-disciplinaire unique dans notre région où les artistes ont la possibilité de faire éclore leur recherche et au public d’y assister quasiment en temps réel. C’est un lieu très modulable qui permet de faire cohabiter toutes les expressions artistiques dans des conditions de complémentarités et d’échanges. Et ce n’est que le début, il y a encore un immense potentiel de transformation et de développement des bâtiments.

 

Penses-tu qu’une prise de conscience s’est opérée chez les élus sur la valeur de la Culture pour l’attractivité du territoire ?

Oui, c’est une initiative municipale portée par la volonté du maire qui a compris tout l’intérêt de favoriser un creuset afin que la créativité continue de se développer à Nice, en mettant en valeur ses acteurs locaux tout en offrant une plateforme pour y accueillir des artistes venant d’ailleurs. C’est dans ce mélange que tout le monde grandit et que la ville s’enrichit. Avec un tel équipement, la ville de Nice se trouve au rang de beaucoup de grandes villes internationales, à la hauteur des créateurs qui y vivent proposant ainsi à un public néophyte ou averti des propositions de qualités.

 

La scène de l’art contemporain a-t-elle des rapports avec des opérateurs privés : mécènes, fondations, etc…

Trop peu pour le moment, c’est dans la culture Anglo-saxonne mais pas encore assez probant chez nous bien que l’on sente des prémices de rapprochement. C’est évidemment une chose à faire progresser, nous avons une marge de progression énorme dans ce domaine !

 

Comment décrire les échanges avec le secteur privé, notamment celui qui dépend de la commande publique, architectes et urbanistes par exemple ?

Il faudrait plus de liens directs entre les artistes et les structures qui les défendent avec les commanditaires privés ou publics, il y a souvent un fossé entre eux, du bien souvent à une certaine frilosité et la peur de l’inconnu.

 

Le mot de la fin ?

Soyez curieux, sortez de chez vous

 

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