En face de la darse de Villefranche-sur-Mer, à l’ombre de l’énorme platane et avec le sifflement des haubans en bande-son, la pause déjeuner prend des airs de vacances.
Entre Nice et Monaco, la beauté de la Rade de Villefranche entourée de toute part de falaises (Cap Ferrat, Cap de Nice et le premiers contreforts des Alpes) n’est plus à démontrer. Pas plus que le pittoresque des ruelles colorées qui serpentent dans la vieille ville. Si certains s’émerveillent des super yatchs qui mouillent au large, d’autres (dont nous sommes) goûteront davantage encore la simplicité de la darse de Villefranche-sur-Mer, le port historique de la ville.
C’est au bout de celle-ci sur le quai de la Corderie que l’on trouve le restaurant du même nom. Tout simplement parce dans les historiques voûtes qui la jouxtent, les cordiers fabriquaient par le passé les bouts d’aussières des frégates construite sur place. Le somptueux platane au centre de la terrasse du restaurant a sans doute vu s’agiter nombre d’entre eux. Il ombrage de nos jours des clients gâtés venus partager un repas dans un décor où le temps semble suspendu.
Tables de bois, luminaire en raphia, peinture à la chaux rehaussée de petite touche jeune citron, guirlandes lumineuses et petit boulodrome, la Corderie incarne la simplicité des tavernes méditerranéennes comme on les aime, l’anti-bling façon bistrot.
En contemplant les rameurs de retour de leurs sessions d’avirons, ou des passionnés de vieux gréements bricoler leur pointus sur les bassins du radoub (où a lieu chaque automne la Resquilhada, rassemblement de bateau traditionnels) avec le cliquetis des haubans en seule bande sonore, la parenthèse gourmande peut commencer.
On se régalera en entrée d’une petite friture d’anchois, d’un saumon à l’aneth mariné maison ou d’un craquante foccacia à partager. Le pastis sera bien sûr raccord avec la formule mais la maison propose aussi de délicieux cocktails et des vins locaux et de Provence. On optera ensuite qui pour un poisson grillé issu de la pêche locale, qui pour une marmite du pêcheur ou bien encore un rôti d’agneau. Un grand choix de pâtes, pizzas et des salades, toutes concoctées avec des produits frais et de saison complètent le menu qui pourra contenter tout le monde. Des recettes éprouvées (aïoli maison comme risotto aux artichauts, speck croustillant et parmesan) qui n’oublient jamais le goût et une petite touche créative. L’Italie n’est pas loin, alors les desserts nous invitent à une gourmande dolce vita. La Zuppa (panettone et crème mascarpone) et les Neo Panettone (pain d’épice revisité) sont déjà plébiscités par les habitués. On envie les employés de l’observatoire océanographique d’avoir une telle cantine en voisine et l’on se promet après ce beau déjeuner au soleil de revenir par un beau soir d’été flâner de ce côté-ci du quai.
Le Petit Plus : Quoi de mieux qu’une partie de boules pour terminer ce beau moment ?
Par Eric Foucher