La Villa Masséna et son parc arboré en pleine ville vous entraînent à la découverte de l’art et de l’histoire de Nice. Dans ce joyau architectural de la Belle Epoque, collections permanentes et expositions temporaires célèbrent le faste d’antan et les artistes niçois.
Qui sont donc ces Masséna qui donnèrent leur nom à la place la plus connue de Nice et à ce musée emblématique ? Victor, duc de Rivoli et Prince d’Essling, fut député des Alpes Maritimes sous le Second Empire et il était le petit-fils d’André Masséna, fait Maréchal d’Empire pour faits d’armes par Napoléon Bonaparte. Richissime, il fit construire en 1898 une grande villa de plaisance au bord de mer. Les architectes Hans-Georg Tersling et Aaron Messiah s’inspirèrent des villas de style néo-classique italien et du style Empire et les jardins furent dessinés par le paysagiste et botaniste Edouard André.
Elle fut cédée en 1919 par le fils de Victor à condition d’y aménager un musée et de laisser le parc ouvert au public pour profiter de ce jardin à l’anglaise où s’invitent palmiers et orangers. Presque une décennie fut consacrée à la rénovation de l’ensemble et depuis 2008, la villa et le musée présentent non seulement l’histoire locale comme autrefois mais aussi la grande époque élégante de Nice, des premiers hivernants jusqu’aux années folles.
1800 m2 d’exposition permanente offrant une approche chronologique et thématique de l’histoire de Nice et une bibliothèque assurant la spécificité niçoise du musée.
Côté ville et côté front de mer, les façades historiques laissent imaginer les brillantes réceptions organisées dans cette sublime villa et justement, le rez-de-chaussée nous transporte dans le faste des salons historiques. Autour de la Grande Galerie d’inspiration Louis XVI sont disposés les salons d’apparat, le fumoir et son mobilier typique du 1er Empire. La salle à manger et sa véranda en hémicycle offrant une vue dégagée sur les jardins et terrasses. Le Salon des portraits fait honneur à Napoléon 1er et Napoléon III témoignant des liens étroits entre eux et la famille Masséna. Le Cabinet de lecture était riche du legs du Comte Victor de Cessole ; plusieurs milliers d’ouvrages consacrés au Comté de Nice ont été offerts à la ville et par contrat, ont été mis gratuitement à disposition du public. Des donations ont par la suite agrandi la collection de cette bibliothèque qui se trouve actuellement au 3ème étage de l’édifice et qui accueille les chercheurs sur rendez-vous.
Au deuxième niveau, on découvre le 1er Empire, l’histoire du Comté de Nice et son rattachement à la France, les traditions niçoises et la Riviera mondaine de la Belle Epoque.
Ces thèmes sont présentés par une scénographie qui allie arts graphiques, mobilier et objets. On peut ainsi admirer le masque mortuaire de Napoléon 1er, le diadème de l’impératrice Joséphine, des robes et des costumes d’apparat. L’histoire de l’annexion de Nice à la France en 1860 est largement documentée comme avec cette affiche du 14 juin de proclamation de la nationalité française aux habitants du territoire niçois.
Sont racontés aussi l’expansion de Nice, de la vieille ville à la cité balnéaire, (avec notamment l’histoire du simple chemin de terre qui devint en 1844, à l’initiative de la communauté britannique, la Promenade des Anglais) et le quotidien des habitants de la pêche à la culture de l’olivier en passant par les traditions religieuses et les fêtes et divertissements. On évoque le Carnaval bien sûr, les régates, la pratique du ski et le fameux Casino de la Jetée (représenté par une maquette) qui deviendra le bâtiment le plus emblématique de la Belle Epoque à Nice.
Nice s’affirme comme la ville la plus importante de la Riviera : on parle bientôt de Côte d’Azur et les hivernants fortunés se logent dans de somptueux hôtels comme le Régina.
La saison d’hiver est une suite ininterrompue de réceptions et de fêtes et gravures, affiches, accessoires témoignent au Musée Massena du salon du monde que fut Nice accueillant toutes les nationalités du XVIII° siècle jusqu’aux années folles.
Le musée célèbre les artistes niçois et possèdes des œuvres de peintres paysagistes du XIX° siècle comme Alexis Mossa ou Antoine Trachel mais il a aussi été conçu pour recevoir des expositions temporaires qui mettent en avant des artistes comme le photographe Jean Ferrero ou récemment le sculpteur et orfèvre Goudji (à venir « Napoléon, héros de la littérature » du 31/10/21 au 09/01/22).
Le Petit Plus : Dans le jardin de la Villa Masséna, se trouve un endroit dénommé « Jardin de la légion d’honneur » où les visiteurs peuvent se recueillir tous les jours de 14.00 à 18.00 devant le mémorial des victimes de l’attentat du 14 juillet.
Par Anne Emellina