Dans son atelier parisien, Morgane imagine, dessine puis façonne des céramiques joyeuses et libres où ses souvenirs d’enfance à Nice s'entremêlent. « Bleu Clémentine » est le nom de sa marque lumineuse, gorgée du soleil de la Côte d’Azur.
Il faut parfois attendre de longues années avant de se « révéler ». Morgane – ex directrice artistique pour une box beauté puis coordinatrice de style déco – ne savait pas, qu’un beau jour, elle deviendrait « céramiste ». Pourtant, la terre, c’est ce qui l’ancrera définitivement dans le présent et donnera forme à sa sensibilité.
« La terre m’a permis de grandir, de revenir à une part de moi-même plus « naturelle » qui ose se salir les mains. Elle m’a appris la patience, la résilience… et m’a rendue fière de créer, seule, des objets. Elle m’a également permis de me lancer dans l’aventure d’une création de marque, avec tout ce que cela implique », confie la créatrice.
Véritable ode à la Méditerranée, les formes souples et les teintes audacieuses de la marque côtoient des objets du quotidien, utilitaires ou décoratifs, façonnés un par un à la main.
Rayures bleutées, dessins du maquis, créatures des fonds marins, visages enfantins et clin d’oeil à la botte peuplent les céramiques. Une signature créative forte, aux lignes irrégulières et aux multiples nuances de bleu, qui respire les vacances et la douceur de la Provence.
« Le bleu a une importance particulière dans mon travail. J’ai toujours été fascinée par l’artiste niçois Yves Klein et son bleu IKB si significatif. J’ai aussi grandi à Nice, le bleu de son ciel est iconique. La clémentine est un hommage aux jardins méditerranéens. »
Mais derrière cette apparente légèreté, se cache de longues heures de travail (multiples cuissons, dessins peints à la main…) où le hasard n’a pas sa place.
L’émotion reste néanmoins le fil conducteur du travail de l’artisane, comme en témoigne son objet fétiche – un grand plat aux empreintes de fleurs sauvages, cueillies dans le jardin de sa mère.
Pour cette enfant du pays, finalement désireuse de réinventer « l’esprit Riviera » à sa façon, la céramique du sud est plurielle : elle se nourrit des codes d’ici et d’ailleurs.
« Je suis très inspirée par les codes de la Méditerranée. Ses couleurs, ses artistes, ses fleurs, la mer, son architecture, ses influences italiennes… J’ai envie de retranscrire cet esthétisme dans mes pièces et que s’échappe un parfum de vacances lorsque l’on mange dans l’une de mes assiettes. »
Un pari plutôt réussi lorsque l’on sait – qu’en un an à peine – la marque est déjà distribuée chez Merci et Le Bon Marché. De quoi transporter les parisiens, le temps d’un instant, dans un Sud fantasmé.
Par Louise Ballongue / Photos Bleu Clémentine