L’artiste plasticien néo pop Fred Allard a enfin ouvert sa galerie à Nice. Connu dans le monde entier pour ses sculptures à base d’objets figés dans la résine, il a inauguré un écrin aux allures de loft pour ses collections emblématiques et de nombreuses nouveautés.
C’est après Paris, Dubaï, New York, St Tropez et bien d’autres lieux encore que le niçois Fred Allard a choisi sa terre natale pour transformer les anciens bureaux d’Air France sur l’élégante avenue de Verdun en somptueux espace d’exposition.
Voici donc sur 200 m2 et sur deux étages son flagship local, un bateau amiral rassemblant une décennie de création et de nouvelles inspirations.
Dans cet espace entièrement vitré et à l’immense hauteur sous plafond, les œuvres translucides de l’artiste captent et renvoient la lumière de manière presque éblouissante.
En travaillant sur la base de « Packagings » et d’objets, symboles forts et populaires de la société de consommation, Fred Allard explore des univers différents. La transparence de ses compositions décalées permet de s’interroger sur qui nous sommes.
LE SAC, cet objet iconique des ses collections a fait de lui un des représentants de l’art contemporain. En quête de sens, le chef d’entreprise dans l’univers du prêt-à-porter, s’offre un atelier où peinture, sculptures, émotions en ébullition lui permettent de « vider son sac ».
Et ce sac deviendra son obsession ; il va accumuler des accessoires de luxe et les confronter à des objets du quotidien. Un contraste qu’il s’amuse à figer dans une résine translucide qui prendra la forme d’un sac, d’un parfum ou d’une valise. Il va mêler luxe et Street art, fusionnant des éléments de la haute couture, des logos de marques emblématiques et des références à la culture populaire contemporaine : Chupa Chups et Coca-Cola, sac Birkin d’Hermès, parfums Chanel, figurines pop …
« Figer l’éphémère pour l’éternité ». Aucune fonctionnalité précise mais des formes qui deviennent icônes, des miroirs de notre société.
Dans la galerie de Nice, on retrouve les collections emblématiques de Fred Allard, Roller bag, Paper bag, It Bag, Minaudière ou encore le Basket Bag. Avec ce dernier, le panier de provisions devient objet de luxe en se parant de chaines et de dorures et exprime la fascination de l’artiste pour les contrastes, les mélanges entre l’utile et l’inutile qui montrent tous les facettes de notre identité.
C’est en famille, toujours dans son atelier de Saint Laurent du Var et entouré de ses deux enfants Estelle et Raphaël, qu’il imagine et créé. Les références aux artistes de l’école de Nice, notamment César et ses compressions, Arman pour ses inclusions sont évidentes et il revendique ce parallèle. Il souligne toutefois ce qui le distingue comme le fait de ne laisser aucune place au hasard et de composer, trier, ranger au détail près chacun des éléments figés dans ses créations.
Fred Allard vide son sac et propose de vider le sien. Ainsi, les œuvres Vide ton Sac permettent de saisir l’essence d’une personnalité à travers une sélection d’objets personnels. Des personnalités du sport qui influencent le monde moderne se sont livrés en effectuant un geste introspectif afin de réaliser leur portrait.
Invités à choisir cinq objets qui reflètent leur vécu, leur trajectoire de vie, Charles Leclerc, Fabio Quartatero, Tony Parker ou encore Neymar ont pu immortaliser dans la résine des objets qui racontent leur histoire et traverseront le temps.
Parmi les nouveautés, on peut admirer une nouvelle série, clin d’œil à Andy Warhol et Basquiat. Dans ces tableaux qui s’inspirent des Affichistes, l’art, la mode, le luxe et le sport s’entremêlent : Balenciaga, la Joconde, Mohamed Ali, Vuitton …
La galerie se veut un espace d’expositions et de rencontres. Et si le premier étage est réservé aux collectionneurs et aux créations sur-mesure, Fred Allard a voulu créer un espace immersif ouvert à tous où mieux comprendre comment il revisite la tradition du portrait en célébrant la société et ses icônes, enfermant dans des contenants nos vies, nos rêves et nos addictions.
Le petit plus : Fred Allard voudrait défendre les couleurs de Nice. Est-ce que la ville « videra son sac » et lui confiera la réalisation d’une œuvre aux objets représentatifs et à exposer dans un lieu symbolique ?
Par Anne Emellina (texte et photos)
