Avec Trésors publics, Antoine et Nicolas ressuscitent le patrimoine vivant issu de nos artisans et manufactures populaires. Dans ce bazar rétro à la française, on prend plaisir à acheter, même ce dont on a pas besoin, pour le goût du beau.
Le Made in France a de nouveau le vent en poupe depuis plusieurs années. Un constat qui n’a pas échappé à Antoine et Nicolas, qui ont déménagé leur boutique ouverte il y a six ans de cela vers un local encore plus grand afin d’y proposer encore plus de trouvailles.
Franchir le seuil de cette grande boutique à deux pas du Cours Saleya et de la place Rossetti, c’est se retrouver dans l’un de ces magasins de l’entre-deux-guerres où nos aïeux venaient faire leurs emplettes avant que les grandes surfaces ne fassent main basse sur le panier de la ménagère. À la fois quincaillerie, épicerie, mercerie, coutellerie, papeterie, il flotte sur ce « Trésors Publics » un indéniable parfum de nostalgie.
C’est la découverte de l’enseigne A Vida Portuguesa à Lisbonne, qui faisait la promotion des produits des manufactures locales, qui a donné l’envie au duo de décliner l’idée rue du Pont-Vieux au départ. « Notre modèle, c’était la Maison Empereur à Marseille mais nous voulions aller plus loin en ne proposant que du 100% made in France. »
« Trésors Publics est né du désir de réunir en un même lieu le fleuron de l’artisanat et les fondamentaux des manufactures françaises. Nous ne vendons que des produits intégralement fabriqués sur notre territoire. »
Des marques iconiques, anciennes ou oubliées liées à notre enfance. Un bien commun qui parle à plusieurs générations. « La plus vieille des manufactures encore en activité avec laquelle nous collaborons est une parfumerie parisienne de 1720 : Oriza L. Legrand. Nous privilégions les fournisseurs agréés du label EPV (Entreprises du Patrimoine Vivant), qui récompense un savoir-faire séculaire comme la Brosserie Andrée Jardin et les labels BIO et AOP dans le choix de nos produits cosmétiques et alimentaires. »
Avec une sélection rigoureuse et transparente de ses produits – sur chaque étiquette, un point rouge indique le lieu de fabrication – Trésors Publics ratisse pour autant très large, aussi large que l’éventail de notre artisanat. Dans ses rayons, la déambulation se fait par thème : bien-être et cosmétiques, arts ménagers et de la table, épicerie, papeterie, jouets et textiles.
Ici, vous trouverez des canotiers rabais fabriqués à Septfonds. Là, admirez les espadrilles de toutes les couleurs fabriquées à Mauléon ou les K. Jacques traditionnelles tropéziennes confectionnées à Saint-Tropez.
Des marinières fabriquées à Quimper par l’une des plus anciennes bonneteries de Bretagne, des cubes de savon de Marseille à 72 % d’huile d’olive en direct de l’une des quatre dernières savonneries phocéennes. Sentez le monoï de Tahiti, directement venu de Papeete, trésor chéri d’outre-mer ou l’eau de toilette Cuir de Russie qui parfumait les tsars.
L’été approche, enfilez la chemise en lin de Malaunay. Explorez les chaussettes fantaisie sous toutes leurs formes et couleurs en coton, fabriquées à Cars (léopard, rayures, etc.). Accrochez des rideaux marseillais écrus au blanc, confectionnés à Cours-la-Ville. Savourez les délices de nos grands-parents : Zan, cachou… À côté des pastels gras, des plumiers des écolières des années cinquante, des petits buvards, un jokari, etc.
Un inventaire à la Prévert fleurant bon les souvenirs de la France et s’étoffant avec vigilance avec vos hôtes qui fouinent dans les catalogues ou partent à la chasse de l’oiseau rare.
L’autre prérogative de l’enseigne, c’est de redynamiser un tissu patrimonial qui aurait tendance à s’endormir sur ses lauriers. Ainsi naissent de nouvelles collaborations qui « pimpent » des produits iconiques. Ils seront aussi les seuls cet été à proposer une nouvelle collection de « méduses », faite à leur demande par le fabricant historique des sandalettes en caoutchouc. « Les femmes adorent. C’est l’idéal pour marcher sur nos plages de galets, » commente Nicolas.
La magie de Trésors Publics, c’est aussi une ambiance en partie maintenue grâce à un mobilier d’âge d’or de l’artisan d’antan, de son seuil en mosaïque (au logo de la boutique) réalisé par un artisan marseillais, au design intérieur. Que du mobilier dans son jus d’époque !
Le Petit Plus : C’est l’endroit idéal pour trouver de l’inspiration quand vous cherchez un cadeau.
Par O.M et A.I / Photo E.F