Dans un audacieux décor de squat artistique se cache un restaurant à la cuisine raffinée. Le concept de ce nouvel établissement mêle à une atmosphère underground une carte fusion inventive, un bar-salon et comme dans les "Ruins Bars" hongrois et un espace festif avec musique et spectacles.
Après un BTS hôtellerie et quelques années de rodage au Métropole à Monaco, Thibaut Albert a monté un premier établissement à Nice (le Sausalito toujours ouvert) puis, grâce à un voyage à Budapest avec des copains, l’idée de ce nouveau local qui casse les codes a fait son chemin.
Installés dans des bâtiments abandonnés de l’ère soviétique, les Ruins Bars sont originellement des squats artistiques transformés ensuite en bars, salles de concert et d’expos.
« Je me suis inspiré de ces lieux branchés de la nuit hongroise pour créer Ruines mais dans ce côté « squat assumé », j’ai voulu ouvrir une table digne de ce nom. »
Mobilier chiné, objets hétéroclites, murs laissés bruts … les lustres en cristal côtoient les néons et les lampes à pétrole, des vieux canevas répondent aux graffitis, brocante et street art fusionnent.
Pour séduire la clientèle, Thibaut a décidé de surprendre avec une esthétique décalée mais également en maintenant les codes de la restauration classique.
Avec le chef Nyls Cobos qui a travaillé entre autres aux Agitateurs et chez Z Tapas ils ont élaboré la carte d’une cuisine du monde, opté pour d’élégants dressages, des nappes blanches, des lumières tamisées et un service impeccable.
La carte Fusion Food propose des plats aux prix plutôt raisonnables qui combinent ingrédients, techniques et saveurs françaises, asiatiques, italiennes et latino-américaines en privilégiant les producteurs locaux.
Pour patienter, on vous offre un amuse-bouche de saison accompagné d’un shot en accord avec ce dernier : la crème de champignons se marie ainsi par exemple avec un mini breuvage perrier, citron et liqueur aux plantes Jägermeister.
En entrée, on est en Méditerranée avec un Mille-feuille de poulpe, sésame, bonite séchée, le Ceviche de gambas shiso nous fait voyager au Mexique et au Japon ou encore l’Arepa poulet avocat au Venezuela.
Pour les plats, l’Italie s’invite avec les Linguine allo scoglio (fruits de mer), on reste en France avec la Côte de veau beurre blanc à la sauge et sa mousseline de pommes de terre et on s’envole au Vietnam avec la Soupe Phŏ.
Au bar placé dans un petit salon aux canapés Louis Philippe et sous une boule à facettes 70, Alyssa concocte des cocktails signature variant au fil des saisons.
Sirop jalapenos maison pour des mixtures épicées, pandan appelée « vanille de l’Asie » infusé dans celles plus sucrées, pomme, cannelle et menthe grillée macérées dans du rhum 4 ans d’âge, citron dans le White Russian Clarifié pour obtenir un lait fermenté qui homogénéise les saveurs et apporte plus d’onctuosité… on aimerait tous les goûter !
Idem pour les desserts, on ne vous cite que le Mille-feuille cacahuète vanille tonka et le Brazo de rena dulce de lece sans traduire et en vous laissant la surprise de la découverte.
Le Petit Plus : Dans une troisième salle, Thibault a souhaité créer comme dans les Ruins Bars de Budapest un espace de liberté et de créativité qui pourra accueillir des groupes live, des DJ set, un Comedy Club. Ambiance festive et programmation variée qui devraient apporter un souffle nouveau aux nuits niçoises.
Par Anne Emellina, photos AE