Peintre du spectacle de la vie moderne, Fernand Léger sera le premier artiste à avoir un musée à son nom dans le sud de la France. Il est situé au pied de Biot, un pittoresque village de verriers auquel il rend hommage avec ses vitraux et fresques monumentales en pâte de verre.
Le 13 mai 1960 est un événement majeur pour l’art moderne dans la sud de la France. C’est l’inauguration du premier musée monographique sous le patronage des huiles de la peinture de l’époque (Picasso, Braque et Chagall). Cinq ans après la mort de Fernand Léger, le projet de sa veuve Nadia et de son plus proche collaborateur voit le jour, sur un terrain horticole au pied du village de Biot. Conçu par l’architecte André Svetchine, l’édifice arbore sur sa façade une immense mosaïque en pâte de verre initialement prévue par Léger pour la décoration du stade de Hanovre. Le parc sera lui confié au paysagiste Henri Fisch qui y aménagera un jardin d’essences méditerranéennes au milieu duquel seront disposées les sculptures de l’artiste, de sorte que le musée se découvre autant par les extérieurs que par l’intérieur. Ce jardin se compose d’une vaste prairie ondulée, rehaussée de cyprès, bordée d’une pinède et d’une rangée d’oliviers.
En 1987, le musée est agrandi par l’architecte Bernard Schoebel, Grand Prix de Rome (1964). Le nouveau corps du bâtiment s’ajoute à la perpendiculaire du musée initial et reprend sur deux étages les mêmes proportions pour doubler la surface d’exposition. L’occasion de faire réaliser de nouvelles mosaïques monumentales à Heidi Melano sur les façades est et ouest, d’après des projets de l’artiste pour la Triennale de Milan (1951) et pour la décoration de l’université de Caracas (1954). Dans le hall d’entrée, le vitrail monumental de 9 m² est également conçu d’après un dessin du peintre par les maîtres verriers de Lausanne, Aubert et Pitteloup.
Des travaux de rénovation ont lieu entre 2004 et 2008 par l’architecte local Marc Barani. Il a pour mission de restructurer les espaces d’exposition et d’améliorer l’accueil du public. Il décide d’ouvrir la façade ouest pour l’équiper d’une baie vitrée, redonnant de la transparence au hall d’entrée ainsi qu’une vue sur le parc méditerranéen. Le rez-de-chaussée sera dorénavant spécifiquement consacré aux expositions temporaires, et le premier étage aux œuvres de la collection permanente.
Le Petit Plus : Le parc de sculpture ombragé est particulièrement agréable en été.
Par Eric Foucher