Une collection d’art éclectique, un lieu chargé d’histoire… Voyagez dans le temps au sein du sublime Musée des Beaux-Arts de Nice.
C’est une villa somptueuse aux ocres lumineux qui trône au beau milieu des palmiers. Né de l’imagination de la princesse ukrainienne Elisabeth Kotschoubey en 1878, ce palais princier est achevé par l’américain Thompson et l’architecte niçois Constantin Scala. Tous deux donnent le panache définitif à cet édifice, qui accueille alors de fastueuses réceptions, concerts et bals opulents.
La ville de Nice décide peu après de le racheter en 1925. L’objectif : transformer la villa en musée des Beaux-Arts, sous le nom de « Palais des Arts Jules Chéret ». L’intérieur subit de profondes modifications, mais les volumes demeurent identiques, notamment le grand escalier, symbole de la Belle Epoque sur la Côte d’Azur.
Un siècle plus tard, la majesté des lieux est restée. Les hauteurs sous plafond sont remarquables et le monumental escalier de marbre impressionne. Le style néo-classique italien se retrouve dans chaque moulure, banquette de velours, sculpture en marbre. L’immense verrière qui trône en haut des escaliers vaut également le coup d’oeil : elle crée un puits de lumière permettant d’éclairer les sculptures endormies.
Le monument comporte aussi des salles de réception et un parc plein de charme. Outre son architecture remarquable, les collections de peintures et sculptures du musée sont impressionnantes et couvrent pas moins de cinq siècles d’histoire : art sacré primitif italien XVe et XVIe siècles, peinture flamande XVIIe et XVIIIe siècles français et italien, sculpture et peinture française des XIXe et XXe siècles : Vanloo, Fragonard, Dufy, Chéret, l’Ecole de Barbizon, Bronzino, Gustave-Adolphe Mossa, Rodin, Carpeaux. Une salle est entièrement dédiée à Jules Chéret (peintre surtout connu pour ses lithographies et affiches notamment celles des Folies Bergères ) de magnifiques tableaux très printaniers et vivifiants. La collection s’est également enrichie de dons au fil du temps.
La Crucifixion d’Agnolo Bronzino (1540), Le déjeuner sur l’herbe de Jules Chéret (1904), Fenêtre ouverte sur la Seine de Pierre Bonnard (1912), Allégorie de la Terre et Allégorie de l’Eau de Jan I Brueghel & Hendrick Van Balen (XVIIe siècle), Le pêcheur napolitain de Jean-Baptiste Carpeaux (1858) font partie des oeuvres les plus emblématiques du lieu.
Ne ratez pas non plus les expositions du moment « La Bataille des Beaux-Arts », qui retrace la naissance du musée, « Art et Politique à Nice au XIXème » ou encore « l’Orientalisme, peintures du XIXe siècle » – notre coup de coeur de la journée.
Le Petit Plus : le jardin du musée, véritable îlot de quiétude en plein centre-ville.
Par Louise Ballongue