Cela fait plus d’un siècle que L'Artistique contribue à la vie intellectuelle niçoise. Malgré de nombreux changements au fil du temps, il a toujours pour objectif la promotion des arts et de la culture tout en offrant une place privilégiée aux artistes niçois. A la découverte d’un foyer d’art !
C’est au départ un cercle fondé en 1895. Très en vogue, les cercles ou clubs se multiplient au 19ème siècle rassemblant les mondains amateurs d’art. L’Artistique cependant est différent, moins élitiste, car soucieux de mettre en avant des artistes et des écrivains niçois à travers des dîners, des bals, des représentations, il devient rapidement un foyer culturel niçois. Puis, en 1911, on y construit un théâtre et des salles d’exposition car Nice n’a à cette époque, aucune galerie ou musée. La salle de spectacle recevra ensuite des concerts, des variétés, des animations. Dans les années 90, le lieu devient Théâtre de la photographie et la ville pense à un projet d’école de cours d’art dramatique.
C’est en 2018 que l’Artistique se transforme en « Centre d’arts pluridisciplinaires mêlant artistes, conférenciers et grand public » et accueille l’Espace Ferrero.
Dans cette villa Belle Epoque intégrée depuis à un immeuble de 5 étages, les locaux ont conservé leur décor initial fait de fresques au plafond, frises peintes, moulures et bow-windows. Des espaces particuliers et des salons accueillent l’exposition permanente de la Collection Donation Ferrero et des expositions temporaires.
Photographe, amateur d’art passionné, Jean Ferrero a su repérer les artistes de talent puis, converti en marchand d’art, il tiendra plusieurs galeries à Nice. Témoin privilégié de l’aventure de l’art contemporain niçois depuis la fin des années 50, il a acheté de très nombreuses œuvres offertes à la ville de Nice et exposées à L’Artistique qui en possède 853.
La devise de Jean Ferrero était « l’art, quel qu’il soit ». Collectionneur insatiable, il a amassé des trésors.
Le visiteur pourra ainsi admirer 37 œuvres de César, 48 d’Arman et 33 de Ben. Le grand hall de l’entrée expose deux grands tableaux où les violons d’Arman sont démantibulés dans le Concerto de Pékin et l’absence de préjugés esthétiques de Jean Ferrero est fort bien illustrée par L’art est un foutoir de Ben. Dans les salons, créations, objets, sculptures d’artistes de l’Ecole de Nice tels que Claude Gili, sacha Sosno, Robert Malaval, Serge III etc … sont rassemblés ainsi qu’une vingtaine de pièces d’Art premier.
Dans ce que L’Artistique appelle une zone de circulation, on peut observer la reconstitution de l’exposition Expédition Bornéo. Menée à but scientifique par le Major John Douglas en 1904, elle lui permit de remplir une caisse de spécimens entomologiques reproduits et mis en scène par l’artiste Bernard Reyboz et acquis par Ferrero.
Respectant son identité originelle, le lieu présente des expos éphémères et possède un auditorium pour des rencontres et des prestations.
La télé de Moya, oh la la, quelle histoire ! (jusqu’au 20/11/21) présente les premières recherches (dessins, peintures et photos) de Patrick Moya de 1977 à 1982 sur « la télévision, médium de l’avenir ». Ne ratez pas comme le clamait Ferrero « Momo, l’artiste qu’il vous faut ! ».
L’auditorium permet d’accueillir aussi bien des conférences de plasticiens comme Noël Dolla, des concerts de musique de chambre ou des cours-recherche en public avec la Fête des Théâtres.
Petit plus : Retrouvez le double exact de L’Artistique sur Second Life construit par Patrick Moya pour réaliser une expo virtuelle identique à celle du Centre d’Art sur la télévision. Les avatars du monde entier peuvent ainsi visiter son Moya Land : http://maps.secondlife.com/secondlife/Moya/58/60/22
Par Anne Emellina