Quarante ans après le départ des visitandines et d’importants travaux, l’édifice religieux majeur du Vieux Nice vient de rouvrir et réinventant les codes de l’hôtellerie de luxe. Ouvert aux Niçois comme aux voyageurs, l’Hôtel du Couvent se nourrit de la culture de la ville et lui offre sa plus belle villégiature. Magistral !
« Il est temps de commencer un nouveau voyage dans le monde du luxe (…) Voyagez mieux ou pas du tout. Où que nous allions, laissons une empreinte positive. Je crois en cet avenir parce que je pense que l’hôtelier peut être un artiste et un entrepreneur transformateur » déclarait dans une interview pour le site Design Hôtel l’entrepreneur Valéry Grégo, fondateur du groupe Perseus au moment d’inaugurer son prestigieux établissement.
En quelques lignes, il résumait sa philosophie d’une hospitalité haut de gamme – basée sur la culture, une bonne alimentation et le bien-être – qui n’est plus coupée du monde qui l’entoure mais s’en inspire et lui donne en retour.
L’Hôtel Pigalle à Paris fût un avant-goût de cette expérience originale dans un lieu remarquable suscitant des émotions profondes et vraies. Valéry Grégo s’est séparé de celui-ci ainsi de l’Hôtel des Roches Rouges (Saint Raphaël) de quatre hôtels dans les Alpes pour avoir les moyens de mener à terme la rénovation de ce couvent emblématique de l’histoire du Vieux-Nice.
La ville a passé un accord avec lui afin de permettre la valorisation de cet élément exceptionnel du patrimoine niçois qui reviendra dans le giron de la ville à l’expiration d’un bail de 93 ans.
L’Hôtel du Couvent propose quatre-vingt-huit chambres, trois restaurants (un restaurant gastronomique, un bistrot et une guinguette), des piscines, des thermes romains, un studio de danse, un marché en plein air, une boulangerie et une herboristerie et centre de documentation avec des ressources incroyables sur l’École de Nice.
L’hôtel à acquis par ailleurs la Ferme Notre Dame dans l’arrière-pays niçois pour produire ses propres fruits et légumes. Ils viennent compléter les récoltes du jardin potager et aromatiques jouxtant la guinguette extérieure.
Olives, raisins, framboises, citrons, oranges, fleurs et herbes sauvages, des dizaines d’essences de plantes et d’arbres s’épanouissent et parfument les restanques retenues par des murets de pierres sèches sur les flancs de la Colline du château. L’herboristerie réhabilitée permet de servir le bar en infusions et la cuisine en herbes aromatiques.
Un marché de producteurs se tient chaque samedi matin sur la calade après le porche, transformant la Place des orangers en un lieu vivant pour les voyageurs en quête d’authenticité, de bons goûts du terroir et de contacts avec les locaux.
Cette quête du local s’est nouée dès les travaux qui ont vu travailler les meilleurs artisans de la région pour transformer cet ouvrage religieux en un hôtel de luxe sans en dénaturer l’esprit.
Le résultat, produit de collaboration entre le Studio Mumbai et le Studio Méditerranée pour l’architecture, et avec Festen pour l’architecture d’intérieur est bluffant. Il combine le confort contemporain à la quiétude d’une vie monastique hors du temps. Un nouveau bâtiment a été construit avec un joli système de claustra pour profiter du climat méditerranéen et d’une vue sur la ville.
De la chambre monacale aux appartements dotés de cuisine et jardin de plus de 165 M2 et une suite présidentielle, il existe tous formats d’hébergements pour s’adapter aux envies de tous les hôtes fortunés.
L’attention aux détails va jusqu’aux tenues très chics des employés, clin d’œil aux vêtements de nonne. Les Thermes du Couvent et le Movement Studio ouvert également aux niçois offre un parcours de soins personnalisés. En plus du parcours de bains chauds et froids dans la grande tradition antique, un espace dédié au corps en mouvement et une salle de soins et de massages permettent de compléter une riche et original offre bien-être.
Le Petit Plus : Des événements musicaux et de danse ont lieu régulièrement. Après le London Contemporary Music Festival en juillet, ce sont les nuits de la danse avec entre autres l’ancienne danseuse étoile Aurélie Dupont qui animeront les murs du couvent en septembre 2024.
Par Eric Foucher