Quoi ? : Bazar, Quincaillerie, Epicerie.
Où ? : 11 Rue du Pont Vieux 06300 Nice
Quand ? : Mardi > Jeudi : 10:30 - 19:00 / Vendredi > Dimanche de 10:30 à 13:15 et de 14:00 à 19:00
Combien ? : 250 références, dont une majorité d'articles à moins de 15 €.
Transport ? : Tramway : Ligne 1, Arrêt Cathédrale - Vieille Ville
Des Questions ? : 04 97 08 19 67
Un lien ? : Cliquez-ici

Antoine et Nicolas ressuscitent le patrimoine vivant issu de nos artisans et manufactures populaires dans leur bazar rétro à la française, avec 250 références dont une majorité à moins de 15 €.

Le made in France fait un retour en force. Un constat qui n’a pas échappé à Antoine et Nicolas qui ont ouvert en juin dernier au cœur du vieux Nice :  » Trésors Publics  »
Franchir le seuil de cette grande boutique sise à deux pas de la place Rossetti c’est se retrouver dans l’un des ces magasins de l’entre-deux guerres où nos aïeux venaient faire leurs emplettes avant que les grandes surfaces ne fassent mains basse sur le panier de la ménagère. A la fois quincaillerie, épicerie, mercerie, coutellerie, papeterie, il flotte sur ce  » Trésors publics  » un indéniable parfum de nostalgie. Sommes-nous dans un épisode de la quatrième dimension ? Non, nous sommes bien dans la vraie vie grâce à Antoine et Nicolas.

Tout a commencé lors d’un voyage à Lisbonne et la découverte de l’enseigne A Vida Portuguesa :  » Une journaliste locale qui écrivait sur des manufactures en déclin, a eu l’idée de monter ce type de commerce à Lisbonne. Il y a en quatre aujourd’hui au Portugal. Alors on s’est dit : pourquoi pas chez nous ? A paris il n’existe que des concepts stores sur ce thème. Notre modèle c’est plutôt la Maison Empereur à Marseille mais elle ne fait pas que du 100% made in France.  »
Antoine, fort de son expérience commerciale – il tenait le Café de l’horloge à Cannes – gère le concept et Nicolas, trente ans, fraichement sorti de la direction des ports à la CCI vient lui prêter main forte séduit par ce négoce de niche pensé de A à Z :  » Trésors Publics est né du désir de réunir en un même lieu le fleuron de l’artisanat et les fondamentaux des manufactures françaises. Nous ne vendons que des produits intégralement fabriqués sur notre territoire « . Des marques iconiques, anciennes ou oubliés lié à notre enfance. Un bien commun qui parle à plusieurs générations  » La plus vieille des manufactures encore en activité avec laquelle nous collaborons est une parfumerie parisienne de 1720 : Oriza L .Legrand. Nous privilégions les fournisseurs agréés du label EPV (Entreprises du Patrimoine Vivant), qui récompense un savoir-faire séculaire comme la Brosserie André jardin et les labels BIO et AOP dans le choix de nos produits cosmétiques et alimentaires.  »
Avec une sélection rigoureuse et transparente de ses produits – sur chaque étiquette un point rouge indique le lieu de fabrication – Trésors publics ratisse pour autant très large, aussi large que l’éventail de notre artisanat. Dans ses rayons la déambulation se fait par thème : bien-être et cosmétiques, arts ménagers et de la table, épicerie, papeterie, jouets et textiles.

Ici d’authentiques « coupe-choux  » de papa fabriqués à Thiers. Là des plaids Brun de Vian-Tiran en mérinos d’Arles antique, des moutons élevés en Camargue. Des marinières fabriquées à Quimper par l’une des plus anciennes bonnèteries de Bretagne, des cubes de savons de Marseille à 72 % d’huile olive en direct de l’une des quatre dernières savonneries phocéennes. Plus loin des Madeleines de Commercy, de la Moutarde de bourgogne, des confitures issues de l’un des dernières coopératives françaises basée à Vallauris « qui fournit la fleur d’oranger pour les parfums Chanel ». Des carnets rechargeables en papier recyclé, en version cuir ou kraft dur, de la Cie du Kraft à Poissy « qui a l’origine fabriquait les carnets des bouchers ». A coté des pastels gras, des planches éducatives scolaires des années cinquante, des petits baigneurs, un jokari etc.…
Un inventaire à la Prévert fleurant bons les souvenirs d’en France et sélectionné avec vigilance par vos hôtes qui fouinent dans les catalogues ou partent à la chasse de l’oiseau rare.
 » On fait le tour de France des fournisseurs. En janvier on a traversé la Normandie, la Bretagne, la Loire et le Limousin. Nous avons visité les usines et passé pas mal de commandes à façon !  » Car l’autre prérogative de l’enseigne c’est de redynamiser un tissu patrimonial qui aurait tendance à s’endormir sur ces lauriers.  » Nous sommes allés chez Rondinaud, un vieux ténor de la charentaise à la Rochefoucauld. Nous avons retrouvé chez eux un stock de tissus anciens. Nous serons les seuls à distribuer ce modèle de charentaises. » Ils seront aussi les seuls cet été à proposer une nouvelle collection de « méduses », faite à leur demande par le fabricant historique des sandalettes en caoutchouc.  » Les femmes adorent. C’est l’idéal pour marcher sur nos plages de galets  » commente Nicolas.
La magie de Trésors Publics c’est aussi une ambiance en parfaite harmonie avec l’âge d’or de l’artisan d’antan, de son seuil en mosaïque (au logo de la boutique) réalisé par un artisan marseillais, au design intérieur : vaisselier, armoire de pharmacie lilloise ou de boulanger de Normandie, billot de boucher, semainier de mercerie… Que du mobilier dans son jus d’époque !
Depuis son ouverture la boutique rencontre un vif succès auprès d’une clientèle composée de niçois et de touristes de tous âges. Nicolas s’en explique  » Les étrangers sont friands du 100 % français. Les trentenaires sont séduits car chez nous pas d’obsolescence programmée ! Nos produits conçus à l’ancienne, pour durer, sont si solides que certains les garantissent à vie comme le moulin à poivre Peugeot. Et puis acheter français c’est participer à la relance de notre économie. C’est aussi freiner la pollution. Plus personne n’a envie d’acheter un tee-shirt qui a fait trois fois le tour de monde  »
Sans oublier la part de poésie que l’on peut éprouver en retrouvant sur une étagère un  » vieux complice  » de notre quotidien d’enfant que l’on croyait à jamais disparu.

Par Olivier Marro