Guillaume, c’est celui qui se cache derrière Martin Fleurs, une boutique centenaire nichée en plein centre ville de Nice. Là, dans son magasin aux touches bleu Klein, il compose, imagine et crée d’incroyables bouquets.
Martin Fleurs. C’est un prénom très frenchy, qui résonne comme une évidence. Martin, c’est le bon copain du quartier, chez qui enfant on allait prendre le goûter. Mais Martin, c’est aussi celui qui fleurit votre quotidien. Et oui ! Car chez Martin Fleurs, on déballe et emballe des fleurs fraîches de saison pour enjoliver votre intérieur, injecter de la beauté dans votre quotidien.
Derrière l’enseigne connue, se cache Guillaume, un amoureux des fleurs au style proche de la nature, devenu depuis quelques temps sa signature.
« J’ai repris le magasin familial il y a cinq ans. Faire perdurer la boutique était une évidence. Aujourd’hui, je continue le travail de mon père tout en développant fortement la partie événementielle», nous confie avec fierté Guillaume.
Une activité, qui a fortement évolué avec le temps : Internet, instagram, facebook, WhatsApp ont désacralisé le métier de fleuriste. Guillaume n’est plus seulement derrière le « comptoir » pour y vendre des fleurs, mais les fait livrer, emporter… Fleurir le quotidien des niçois demande d’être mobile et agile.
Côté style, chez Martin Fleurs, l’aspect sauvage, brut et joliment désorganisé des bouquets, est saisissant. Dans le royaume de Guillaume, les fleurs sont reines, toujours fraîches, de saison et de la région. Elles reflètent l’esprit « couture » de la maison, telle une collection de mode bien pensée, où les teintes pastel, lie de vin, parme et jaune tournesol se mêlent, pour nous offrir un tableau poétique et délicat. Un style non académique, que défend avec ferveur Guillaume, malgré son apprentissage traditionnel – dans une école en Suisse.
« Je suis un peu ringard, j’adore les rituels. J’aime offrir un bouquet de fleurs, comme on offre une bonne bouteille de vin. J’aime aussi préparer une belle table. C’est l’intention derrière qui est intéressante. Comme un bon vin, il faut qu’il y ait de la générosité derrière les fleurs ».
Ces fleurs, ils les aiment, à condition qu’elles ne soient pas trop lointaines : elles ne doivent pas faire plus de 150 000 km, et sont cultivées exclusivement entre San Remo et Hyères. Jamais séchées (« ce sont des attrape-poussières »), Guillaume les préférer fraîches ou légèrement fanées.
« J’aime la fleur qui dépérit, c’est sensuel, il n’y a rien de plus beau que des pétales de pivoine qui tombent sur une cheminée »
Dans l’univers parfois trop conventionnel des fleuristes, Martin Fleurs dénote par son travail des couleurs, la poésie des odeurs, le respect de la biodiversité.
Par Louise Ballongue / Photos : Akage riviera et Louise Ballongue