Ceux qui connaissent le restaurant L’Escalinada savent que la maison ne plaisante pas avec la cuisine niçoise. Dans un esprit 100% nissart, son propriétaire a désormais ouvert une deuxième maïoun avec plats, tapas et boissons qui mettent Nice à l’honneur.
Anthony Bastiand a investi la place Garibaldi avec sous les arcades, un très bel établissement qui possède deux terrasses, une qui s’étend largement au soleil entre les magnifiques édifices et une autre couverte et chauffée. À l’intérieur, le décor est contemporain mais la tradition règne en maître.
La création de la Maïoun trottait dans sa tête depuis un moment. Il a repris en 2019 l’institution L’Escalinada qui propose un baptême culinaire en pays nissart avec des plats emblématiques et souhaitait ouvrir un autre lieu pour exprimer son amour de Nice.
Niçois pur et dur, Anthony Bastiand a voulu installer sur la plus niçoise des places de Nice l’endroit qui manquait. Le concept : nissartitude de A à Z avec une carte simple à midi et des plats à partager dès l’apéro avec une touche de modernité.
Pour le déjeuner, la carte est courte mais efficace avec les mêmes standards de qualité qu’à L’Escalinada : 3 entrées, 3 plats, des pâtes avec sauce au choix et 3 desserts aux prix fort raisonnables. Un Niçois ou un touriste pourra ainsi apprécier la cuisine locale avec une salade de poulpes, un aïoli et ses légumes, des gnocchis sauce daube ou pistou et en dessert, une tourte de blettes ou des Macarons de Nice. Saisonnalité oblige, la salade niçoise par exemple n’apparaît qu’aux beaux jours. Et tous les produits viennent naturellement de la boucherie St François ou de de la fromagerie Métin.
Dès 17 h, on passe en mode cool et partage. Une grande ardoise propose des mets niçois sous forme de tapas maison et si la cuisine locale est de mise, l’idée est aussi de dépoussiérer l’image « déjà vue » de ce type de gastronomie. Pour les classiques : Bagna Cauda, Sardines farcies, Coca fritta, Troucchia ou une simple, mais réalisée dans les règles de l’art, Tapenade et ses toasts.
Également des propositions rares même sur les menus des meilleurs restaus niçois comme les Testicules de mouton panés qui en intriguent plus d’un. Et enfin, des inventions et « revisitations » : les Croquetas Nissardes à l’écrasé de pomme de terre et à la daube effilochée, un Rougail de Perugine d’inspiration réunionnaise mais à la saucisse de la région ou des Beignets de Morue comme des accras mais à la sauce aïoli.
« Quand j’étais plus jeune, j’aurais voulu trouver un établissement comme celui-ci où je me serais senti chez moi, à partager des plats typiques et à boire des alcools de la région. Un lieu jeune et détendu où l’on dit « aqui si mangia e bev nissart ». ».
En effet, à la Maïoun, le cahier des charges était clair : du tout niçois jusque dans les boissons. La carte des cocktails aux noms évocateurs Le Ségurane, Lou Balico (le basilic en niçois), Le Sex on the Prom sont tous des créations au rhum Tue Diable niçois de Rhum Antique, à la Vodka O6, au limoncello artisanal de l’Ile de Lérins … Si vous voulez un pastis, vous n’aurez qu’un choix : le Pastis de Nice. Les bières sont de la Brasserie Artisanale de Nice au pois-chiches ou aux fraises de Carros, les vins du Château de Bellet ou du Var et en soft, on vous conseille la limonade des Brasseries du Comté.
Le petit plus : Même la musique est niçoise à la Maïoun : une fois par semaine, un groupe local de musique traditionnelle viendra animer la place Garibaldi avec tambours et fifres.
Par Anne Emellina (texte et photos)