Du haut de leur promontoire rocheux, les ruines de l'ancien château de Nice dominent la ville. Partez à la redécouverte de ce site exceptionnel - berceau de la cité - qui regorge de surprises.
09h00. Il est l’heure de prendre un peu de hauteur et de se diriger vers la colline du château, pour une balade des plus dépaysantes. Mais avant la fameuse montée, un petit café quai des Etats-Unis s’impose. 500 marches nous attendent. Là haut, au sommet de la colline, le parc historique s’étend sur 19 hectares. Un écrin de verdure et de fraîcheur, qu’il faut mériter !
La promenade démarre. Au milieu des arbres méditerranéens, des plantes grimpantes et des oiseaux, le calme résonne. L’atmosphère est paisible, presque religieuse, malgré le nombre important de visiteurs escaladant, tout comme nous, les marches ciselées de mosaïques. Encore un effort… nous y sommes.
Premier stop et pas des moindres : sur le toit de la Tour Bellanda, seul vestige du château de Nice, de près de 22 m de diamètre. Ce lieu tout en rondeur fait office de salle d’exposition pour de nombreux artistes. Un endroit à la fois historique et inspirant, où la vue sur la ville est imprenable.
Mais nous ne sommes pas encore arrivés. Quelques marches de plus doivent être empruntées pour arriver au sommet. Ça y est. Le spectacle qu’offre cet immense plateau de verdure mérite amplement l’escalade matinale, déjà oubliée.
Les enfants font la course sur la pelouse, les adultes dégustent leurs cafés au soleil. Les plus aventureux ont déjà commencé l’apéritif. L’ambiance est familiale, détendue, et axée sur les plaisirs : certains suivent un cours de yoga dans l’herbe, d’autres – les aînés – jouent à la pétanque, le sourire aux lèvres.
Après avoir contemplé le panorama – grandiose – s’étendant de la baie des Anges jusqu’aux collines enneigées d’un côté, et de l’autre – du port à l’horizon baigné de lumière – nous nous arrêtons devant le site des vestiges archéologiques (la colline du Château a connu de nombreux siècles d’occupation humaine et ce, depuis la préhistoire. Aujourd’hui, les fouilles se concentrent sur l’ancien cimetière médiéval associé à la cathédrale Sainte-Marie). Les pierres enfouies et les colonnes apportent une ambiance antique au parc et méritent d’être contemplées. Le son de la cascade n’est pas loin.
C’est ça aussi la colline du château : de jolies surprises cachées un peu partout.
L’histoire nous appelle ensuite du côté du cimetière israélite, un peu plus bas. Ici, repose Léon Gambetta, Gaston Leroux, Georges Lautner, Alfred Van Cleef (qui créa la célèbre joaillerie Van Clef et Arpels), René Goscinny (créateur d’Astérix mais aussi du Petit Nicolas et d’Iznogoud), Aaron Messiah (qui construisit la villa Masséna à Nice et l’incroyable villa de style Renaissance Ephrussi de Rothschild)… mais aussi toutes les victimes de la déportation.
À côté du cimetière, on retrouve la chapelle de la Sainte-Trinité, œuvre de l’architecte François Aragon, et sa sublime façade orange soleil, qui attire l’oeil au premier regard. Entre les cyprès, elle pose, telle une muse.
La balade se termine montée Menica Rondelly (aussi appelée Camin de la bourgada dou Mas, qui s’avère être l’une des 4 entrées du parc). Quelques portails colorés côtoient des citronniers. On y croise des lézards et des maîtres promenant leurs chiens. L’air est doux et les premières maisons laissent apparaître leurs tuiles, comme un préambule vers le retour à la vie/ville.
Par Louise Ballongue / Photos : Louise Ballongue et Eric Foucher