Imposant vaisseau surplombant la mer depuis de la rocher, le musée Oceano Monaco s’est donné pour mission depuis plus d’un siècle d’éduquer et d’informer pour mieux protéger le fabuleux patrimoine commun représentent les mers et les océans.
« Le Prince Albert Ier, mon Trisaïeul, avait souhaité que Monaco se dote d’un Institut océanographique avec une feuille de route claire : Faire aimer, connaître et protéger les océans. Aujourd’hui, cette vision montre toute sa pertinence, sa modernité et sa force. » (S.A.S. le Prince Albert II de Monaco)
Cette phrase en préambule prouve que intérêt de la famille Grimaldi pour les mers et les océans. ne date pas d’hier. Elle a fait de cet Institut Océanographique imposant voulu par Albert 1er dès 1889 (mais ouvert seulement en 1910) un temple de la mer, entre arts et sciences.
De l’ornement des façades néobaroques aux frontons en bois sculpté des salles, en passant par les motifs des vitraux ou les céramiques au sol, tout dans l’architecture du musée évoque le monde marin qui lui fait face. La terrasse du dernier étage, qui accueille le restaurant et des jeux d’enfants, offre quant à elle un merveilleux panorama sur la « Grande Bleue ».
De l’art, il en est question dès le grand hall du 1er étage où l’exposition « Oceaomania » de Mark Dion présente, tel un cabinet de curiosités géant, des nombreuses pièces historiques piochées dans le fonds de l’Institut. Tantôt scientifiques, pratiques ou plutôt loufoques, les espèces conservées dans le formol, les combinaisons et engins de plongée sont autant de reliques précieuses qui documentent l’histoire de l’exploration sous-marine.
Puis on pénètre dans la salle de l’initiateur de ce musée, celui qui a consacré une grande partie de sa vie à la connaissance et à la préservation des océans, bien avant que le sujet de soit populaire, et dont une statue trône, jumelle à la main, dans le hall d’honneur du bâtiment.
« Ainsi j’ai commencé la culture de l’océanographie, de la science nouvelle qui pénètre le secret des abîmes. Et cette œuvre a rempli les plus belles années de ma vie en absorbant le meilleur de moi-même. » (Albert 1et de Monaco / La carrière d’un navigateur, 1902)
La salle proposant une réplique de la carène en bois de l’une de ses goélettes vous immerge dans le quotidien de celui qu’on surnommait le « Prince navigateur « . Dès l’âge de 22 ans, après avoir embarqué avec la marine espagnole, il se passionne pour l’exploration océanographique et commence à organiser de nombreuses expéditions scientifiques, océanographiques et cartographiques avec ses navires construits entièrement pour la recherche et équipés de laboratoires.
Les reconstitutions et dispositif multimédia autour de l’Hirondelle ou la Princesse Alice permettent de bien ressentir l’atmosphère et la rudesse à bord et montrent l’étendue de ses découvertes (ndlr: on lui doit une grande partie des premièredcartes du Grand Nord en général, et du Sptizberg en particulier).
« Les vagues ont fouetté mon navire dans tous les parages de l’Europe, aux Açores, en Afrique, en Amérique et mon œuvre a grandi comme un arbre qui monte vers le ciel malgré les tempêtes. (Albert 1et de Monaco / La carrière d’un navigateur, 1902)
L’Aquarium en sous-sol permet, lui, de mesurer la richesse de la faune et de la flore sous-marine. Le premier bassin reconstitue l’écosystème d’un récif corallien avec une explosion des couleurs vives : poissons clown, ballon, coffre jaune, rasoir, pierre, petits et grands sont vite ébahis par les formes et les couleurs que peuvent revêtir ces poissons pour se fondre dans leur environnement et ses défendre des prédateurs.
Dans le second aquarium géant, on passe la barrière de corail. L’atmosphère est plus sombre et nous confronte aux seigneurs des mers, les requins, que l’on peut admirer sur quatre côtés. Gris, pointe noir, bruns, ils évoluent sur les fonds ou sous la surface, au milieu d’autres espèces aux ballets majestueux comme celui offert par les raies Manta.
Une dernière salle met en avant les espèces méditerranéennes dont raffolent tous les plongeurs : girelles, rascasses, murènes et bien sûr le mérou brun ,de retour sur nos côtes après avoir failli disparaître il y a trente ans, victime de surpêche. Un poisson emblématique et fascinant qui change de sexe durant sa vie. D’abord femelle, il devient mâle lorsqu’il atteint 60 à 70 cm, à l’âge de 10 à 14 ans.
Dans le prolongement du Musée, en bordure des jardins Saint-Martin, fut créé en 2019 le Centre monégasque de soins des espèces marines, qui s’est spécialisé principalement dans la protection des tortues marines de Méditerranée retrouvées blessées par des hélices, filets, hameçons ou ingestion de plastiques. Un grand bassin extérieur permet de voir nager ces grandes migratrice en convalescence.
Enfin une salle de réalité virtuelle vous permet de plonger au milieu des poissons, à l’autre bout du monde, sans vous mouiller. Deux films vous immergent aux côtés des géants des mer (Little Big Whale) ou bien dans le Parc marin du récif aux Philippines (Tubbataha). Des sessions de 30 mn qui ont lieu tous les après-midis.
En 2022, les Pôles, enjeu majeur du réchauffement climatique sont au cœur de la programmation du musée. « Mission Polaire », en sera l’exposition phare à partir du 4 juin 2022. Elle reposera en grande partie sur les travaux et découverte du géographe et ethno-historien Jean Malaurie qui a consacré 70 ans de sa vie et 31 expéditions aux minorités du Grand Nord, principalement les Inuits. Né en 1922, il vient de céder ses collections à l’Institut océanographique de Monaco.
Le Petit Plus : Les mercredis après-midi et WE, le musée propose en supplément différentes animations. « Animaux de bord de Mer » (pour découvrir la faune et la flore du littoral méditerranéen), des « Escape games » ainsi que des programmes des réalités virtuelles avec des lunettes (« Immerseave 360 »). Réservation sur le site.
Par Eric Foucher