C’est un grand dôme blanc, qui veille sur la ville de Nice. Là-haut, au sommet du Mont gros, trône l’observatoire, un site scientifique qui abrite la quatrième plus grande lunette astronomique du monde. Découverte.
Depuis le centre-ville, on l’aperçoit parmi les pins. L’Observatoire de Nice et son impressionnante coupole blanche culminent à 375 m d’altitude. Un bâtiment renversant, qui doit sa création à une seule et unique personne : Raphaël-Louis Bischoffsheim.
Cet hollandais, ingénieur, homme politique, philanthrope et fils du célèbre banquier Louis Bischoffsheim, né en 1823, avait décidé de fonder, sur ses fonds propres, le « meilleur observatoire du monde » – avec les meilleurs instruments de l’époque. Les astronomes français nécessitaient en effet de nouveaux outils innovants pour mener à bien leurs recherches et l’État ne souhaitait pas le financer.
En 1878, il engage donc Charles Garnier, « l’architecte le plus en vue d’Europe » (avec son iconique Opéra de Paris) comme maître d’œuvre et l’ingénieur Gustave Eiffel pour la construction de la coupole, qui dans le même temps construit sa fameuse Tour.
En 1887, son rêve est réalisé : « la plus grande lunette du monde » (76 cm de diamètre, 18 m de long) et la coupole flottante d’Eiffel (24 m de diamètre) sont inaugurés. Les infrastructures de l’époque n’ont pas bougé, à l’exception de la coupole, qui a subi quelques ajustements « pratiques » : le système d’ouverture hydraulique est par exemple devenu électrique.
Durant la balade sur le site (prévoyez deux bonnes heures et de bonnes chaussures), on apprend par ailleurs que de nombreux scientifiques vivaient et vivent encore dans une grande maison de type haussmanien, séparée en appartements privés. Baptisé le pavillon « Henri Chrétien », en référence au jeune astronome autodidacte, le bâtiment comporte une bibliothèque d’origine, qui permet aux chercheurs de réaliser de savants calculs.
L’ensemble des bâtiments du site (18 au total, dont des anciennes écuries) est implanté au milieu des sentiers botaniques du jardin et d’une oliveraie de deux cent cinquante arbres. Un peu plus bas, une cantine, dotée d’une vue panoramique sur toute la ville, permet aux équipes de se restaurer (chercheurs, élèves, étudiants et visiteurs).
Au sein du musée, différentes animations sont proposées et les grandes questions de l’Astronomie et des géosciences y sont abordées. Pratique, pour réviser ses connaissances scolaires un peu trop vite oubliées…
Mais le clou du spectacle se situe bien au sommet, lorsque l’on arrive en contrebas de la grande coupole. Là, confortablement installée dans un siège, on observe le guide ouvrir une lucarne de ciel bleu. C’est grâce à cette fenêtre que les astronomes observent les étoiles et réalisent des découvertes considérables. Une parenthèse magique, entre ciel et montagne, qui nous donne l’impression d’être une poussière dans l’univers intergalactique…
Le Petit Plus : le guide, passionné, est très pédagoguz
Par Louise Ballongue