C’est un ancien village de pêcheurs, devenu aujourd’hui l’un des repaires des plus grandes fortunes du monde. Saint-Jean-Cap-Ferrat est un petit coin de paradis où le blanc des villas luxueuses se mêle au bleu de la Méditerranée. Découverte.
Saint-Jean-Cap-Ferrat a longtemps été un « simple » village de pêcheurs – la pinède était réservée à la chasse et à la cueillette des champignons. Mais le roi des Belges Léopold II changea vite la donne, en tombant amoureux de ce lieu hors-du-commun. Il racheta des terrains – en même temps que la famille Rothschild – et fit construire de somptueuses villas. Les grands industriels et financiers de l’époque ne se firent pas prier et investirent rapidement dans la pierre. Le repaire des grandes fortunes était né !
En parcourant la presqu’île, on saisit d’ailleurs assez vite le charme indescriptible des lieux. Le village, étrangement paisible, est parfaitement entretenu, la pelouse des jardins est impeccable, l’eau des criques est turquoise. Il fait bon vivre à Saint-Jean-Cap-Ferrat !
Dans les ruelles, les demeures sont toutes plus extraordinaires les unes que les autres, et de tous styles – Belle Epoque, palladien, néoprovençal, contemporain. L’ensemble est pourtant parfaitement harmonieux. Les voitures de collection sont garées discrètement aux alentours des jardins et les bateaux Riviera attendent sagement au port leurs propriétaires.
Mais aucune belle demeure détonne dans le paysage : l’île cultive l’art de la discrétion. Les plages sont d’ailleurs bien cachées des regards indiscrets – il faut emprunter un sentier pour avoir la chance d’aller déjeuner les pieds dans l’eau à la Paloma, l’une des criques les plus célèbres de la ville.
Dans cette baie unique, on retrouve un restaurant apprécié des connaisseurs : le Paloma Beach (baptisé ainsi en référence à fille de Pablo Picasso). Depuis 1948, il accueille la jet-set du monde entier, venue déguster les plats emblématiques du restaurant : loup frais grillé, tartare crabe/mangue ou encore pièce de boeuf braisée.
D’autres criques valent également le coup d’oeil, comme la plage des Fossettes, ou la plage des Fosses, toutes deux publiques, sauvages et désertes hors saison. Le sentier sous marin des Fossettes (d’une longueur de 200 mètres), est particulièrement recherché : il se visite en nageant en surface muni d’un masque, d’un tuba et de palmes.
Juste au dessus de la crique du Jardin de la paix, arrêtez-vous un instant au Cabanon, une terrasse à l’esprit guinguette bourrée de charme, où l’on y déguste une délicieuse citronnade maison ou un verre de rosé bien frais, et une piadina au jambon cru, jambon blanc, fromages italiens ou encore au bœuf mariné. Ici, le temps s’arrête et l’on savoure l’immensité bleue de la mer.
L’après-midi, continuez votre balade en partant visiter l’éblouissante villa Ephrussi de Rothschild. Inspirée des palais vénitiens, elle abrite un ensemble de mobiliers, tableaux et porcelaines rares, ainsi qu’un somptueux parc de 7 hectares.
Pour les amoureux de Cocteau, dernier passage obligé : la villa Santo Sospir, où l’artiste séjournera durant de nombreuses années. Construite peu de temps après la guerre, en 1946, cette maison de vacances avait été achetée par Alec et Francine, un couple d’amis de l’artiste. Sur tous les murs de la maison, Cocteau dessina de larges fresques, inspirées de la mythologie grecque. Bonne nouvelle : la villa rouvre ses portes en juin 2022, après d’importants travaux.
Le Petit Plus : le tour de la presqu’île se visite facilement, prévoyez juste de bonnes chaussures ! (la randonnée débute à 200 m de la plage des Fosses au niveau de l’ancienne carrière de pierre et se termine sur la plage de Passable).
Par Louise Ballongue / Photos Christophe LePetit (villa Santo Sospir) et Louise Ballongue