Quoi ? : Balade urbaine
Où ? : Mont Boron Nice
Quand ? : Toute l’année
Transport ? : En bus : ligne 33 arrêt Mont Boron ou L'auberge / À pied : chemin des crêtes du Mont Boron, escalier de Verre, sentier des agaves... / En voiture par la Route forestière depuis la Corniche André de Joly

C’est un lieu idyllique, connu par tous les niçois, mais dont il ne faut point trop parler tant sa splendeur attire les riches touristes… Redécouvrez ce mont arboré, aux nombreuses villas extravagantes.

Le rendez-vous est donné au port de Nice, à l’aube, pour démarrer cette balade qui promet d’être grandiose. Quelques escaliers doivent être empruntés pour atteindre le fameux chemin tordu du Mont Boron. Il fait déjà chaud, mais l’ombre des plantes méditerranéennes rafraîchit l’atmosphère. 

Première surprise et pas des moindres : le mont Boron, souvent décrit comme un simple « parc forestier » est bel et bien habité.

Dès la Belle époque, la colline s’est en réalité urbanisée. Palais grandioses, châteaux somptueux, parcs privés… Au XIXe siècle, la discrète colline de Nice devient, en peu de temps, la destination incontournable des aristocrates et grands bourgeois qui viennent y passer leurs vacances. 

De nombreuses personnalités du Second Empire, comme le baron Haussmann et le banquier Louis Frémy, décident alors d’y poser leurs valises. 

Le quartier se développe, des réseaux de sociabilité se créent, et l’architecture détonnante de ce nouvel endroit huppé transforme l’Est de Nice.

Un passé doré, qui se ressent dans chaque détail, ornement, découpe ciselée ou colonne marbrée. Mais le Mont Boron est aussi un lieu de vie, peuplée d’écoles, d’églises et même de potagers « partagés ». On ressent en haut de cette colline, une vraie « vie de quartier », où les habitants s’épanouissent à l’ombre des palmiers. 

Au détour d’une ruelle, vous pourrez tomber avec un peu de chance sur une bâtisse historique : la Villa Haussmann (désormais appelée « Résidences Haussmann »), à la piscine vue mer époustouflante. Encadrée par d’immenses colonnes à l’esprit dolce vita, cette résidence de prestige édifiée par le baron Haussmann, se situe à l’emplacement de son ancienne villa d’hiver. Elle reste aujourd’hui l’un des témoignages forts des constructions excentriques érigées sur la French Riviera. 

Un style exubérant et luxuriant, qui n’est pas sans nous rappeler les célèbres clichés du photographe star Slim Aarons.

Un peu plus loin sur notre route se trouve l’extraordinaire « Château de l’anglais », donnant à la fois sur le boulevard Carnot et l’avenue Jean Lorrain. Cet atypique château rose bonbon au style exotique fantaisiste, construit en 1856 par le colonel Robert Smith, détonne par ses constructions néo-mogholes, sa rotonde, ses boudoirs, fontaines, bassins, salles de billard… mais aussi par son étonnant escalier de 200 marches débouchant sur la mer. Cette demeure marque l’avènement de l’architecture de villégiature à Nice.

Au 30 Boulevard Maurice Maeterlinck, se cache dans un style plus contemporain, l’éblouissant Palais Maeterlinck, posé à flan de colline.

Dominant majestueusement la baie des Anges, cet ancien hôtel mondain des années 30 bénéficie d’une vue à couper le souffle, entre ciel et mer.

Son nouveau propriétaire tchèque, Radovan Vitek, et l’architecte azuréen Jean-Paul Gomis, ont transformé le palais aux 52 portes et 190 fenêtres en appartements de luxe, surplombant la mer.

Mais trêve d’architecture, plongeons dans la nature, au coeur du parc forestier. Après avoir fait un stop à la Batterie du Mont-Boron, (un ancien fort militaire aujourd’hui transformé en atelier de création, de formation, et d’exposition) nous empruntons le chemin balisé du Fort du Mont Alban, peuplé de pins d’Alep et d’oliviers sauvages, puis tournons à gauche sur la route Forestière du Mont-Boron pour attendre le Mont Alban (le fort du Mont Alban, bâti entre 1557 et 1560, est le point culminant de la colline).

Ça y est. Le fort se dresse, là, devant nos yeux, culminant à 222 m.Une pause s’impose pour l’admirer. Le panorama, splendide, s’étend de la baie des Anges jusqu’au massif de l’Esterel et à l’est sur la rade de Villefranche jusqu’à la Riviera italienne. La boucle est bouclée. Nous repartons le coeur léger et des images plein la tête.

Le Petit plus : vous pouvez pique-niquer au fort du Mont Alban, des tables sont prévues à cet effet.

Par Louise Ballongue