Alors que Nice attire les touristes, c'est au Pérou, en Honduras ou au Mexique, pour ne citer que ça, que les niçois s'envolent toute l'année grâce à Jean-François et ses petits grains caramélisés.
Le ventilateur pendu au plafond, les murs rouges sur lesquels sont accrochés d’anciennes publicités, les étagères en bois par-ci par-là, les tableaux avec les prix écrits à la craie, les horloges en bronze, les tables et chaises bistrot où ça parle encore le nissart et le comptoir en zinc donnent l’impression que rien n’a changé depuis 1975, date à laquelle le grand-père Torre rachetait Brûlerie des cafés Indien, une torréfaction artisanale ouverte en 1925 rue Pairolière, au coeur du vieux Nice.
Depuis 2010, c’est Jean-François qui tient les rênes de l’affaire familiale pas ridée mais bien rodée et propose dix recettes d’assemblages préétablies ainsi qu’une sélection de cafés de spécialités. Les grains moulus minute s’achètent à emporter ou se consomment sur place.
Ici, la grande traçabilité et le respect de l’effort réalisé en amont font la différence. « Je ne travaille qu’avec des coopératives qui cueillent à la main, ce qui leur permet de faire une sélection. C’est une tâche très pénible, mon but est donc de sublimer les arômes au maximum ». Il en faut de la passion et de l’expérience pour brûler sans faire partir en fumée!
Pour éviter de boire la tasse suite à l’arrivée des grandes enseignes, le 3ème de la génération de torréfacteurs, a été formé au latte art par Ludovic Loizon, champion de France Barista. Ainsi, chez Cafés Indien, le kawa est décliné sous toutes ses formes et pour tous les goûts.
Le petit-fils Torre est aussi membre de la SCA, Speciality Coffee Association, dont les recrues se réunissent régulièrement, organisent des événements et participent à des concours.
Avec ses 93 ans au compteur, la plus ancienne et la dernière torréfaction artisanale de Nice n’a pas fini de charmer et a plus d’un tour dans son sac en toile de jute pour défier la concurrence de la grande distribution.
Les petits plus: Le côté épicerie fine, où il est possible d’acheter du miel de producteurs, du thé Dammann Frères, du chocolat Dolfin ou bien encore les fameuses cafetières Bialetti Moka. C’est chez la petite soeur, à deux pas de là, rue Sainte Réparate.
Adresses : 35 rue Pairolière 06300 Nice et 2 bis rue Sainte Réparate 06300 Nice
Par Maureen Berard