Il aura fallu peu de temps pour que Rouge - un savoureux bar à manger niché dans le quartier des antiquaires - trouve sa clientèle d’habitués, désormais regroupée tous les soirs autour d’assiettes basko-sudistes et de quilles naturistes.
Ce n’est qu’après diverses expériences parisiennes – en restauration pour lui, en hôtellerie pour elle – qu’Alexandra et Gautier ont décidé de poser leurs valises dans le port de Nice. Et plus précisément au pied d’un immeuble rouge, rapidement transformé – grâce aux talents du duo – en un troquet gourmet, amical et décontracté (large bar boisé, cave en acier XL, mur carrelé, fresque « cochonnaille » signée Fred Z).
Un local terriblement joyeux, à l’image de leur cuisine : derrière le comptoir, le duo et son équipe balancent toute la journée des pintxos revisités et petites assiettes à partage (en salle ou en terrasse) : coquine poitrine de cochon Ibaiama d’Eric Ospital caramélisée au miel et parfaits encornets à la plancha relevés de chorizo ; étonnant macaron au boudin noir d’Eric Ospital ; juteux couteaux en persillade ou encore de délicates fleurs de courgette en tempura (petit clin d’oeil au niçois).
Coup de coeur également pour le (très) bon ketchup maison aux piquillos à saucer avec du pain (boulangerie Michel Fiori).
En dessert, le riz au lait ultra réconfortant – façon grand maman – sait se faire apprécier ; n’en déplaise aux choux crémeux à souhait de Jonathan Le Pâtissier.
Un goût pour les très bons produits qui n’est pas dû au hasard : Gautier a fait ses armes auprès de l’un des chefs de file de la cuisine de bistrot – Yves Camdeborde – dont il a gardé un sens inné de la convivialité.
Pour la soif, le duo mêle des références sérieuses et des domaines plus confidentiels (Vins du Bellet, Domaine Ray Jane, vignoble Terres d’Esclans, La Combe au Mas…) dans leur superbe cave acier.
« Nous ne mettons en avant que des vins que l’on a goûté ; fabriqués par des vignerons que l’on connaît en grande majorité. 90% de nos 120 références sont biodynamiques ou natures, mais on souhaite avant tout qu’il y ait un vrai travail derrière, respectueux de la terre ».
Des cuvées et petits plats de haute volée donc, qui n’ont pas à Rouge-ir : dans ce néo-troquet, le plus dur est de repartir tant l’ambiance amicale – de l’équipe et de nos voisins de table – fait veiller jusqu’à tard dans la nuit.
Le Petit Plus : le lieu est ouvert tous les jours de 12h à 00h00, sans interruption des cuisines.
Par Louise Ballongue