Situé dans le quartier du port à Nice depuis 2010, l’adresse de Carlo et Laura Molinero est un incontournable pour les gourmands d’ici et les épicuriens d’ailleurs.
Une première vie dans le design mobilier les a fait se rencontrer.
Après avoir tenu plusieurs lieux à Turin et dans le piémont italien, nos patrons de cantine préférés ont jeté leur dévolu sur Nice, la petite cousine française, pour y lancer leur épicerie bio/cantine de produits/café locavore/cave à vins naturels.
Ils ont amené dans leurs bagages leur philosophie de la slow food et des bons produits sourcés auprès de fournisseurs locaux – dont Jean-Charles Orso – et italiens. Carlo part chaque vendredi s’approvisionner auprès de ses amis producteurs de l’autre côté des Alpes. La coopérative agricole de Valli Unite fournit notamment l’essentiel du vin naturel, vendu à la tireuse. Entre 12 et 14 vins à la tireuse, fonction des saisons, de 5€ à 6,50€ la bouteille. (Sujet à venir, en attendant vous pouvez toujours regarder cette vidéo…)
Ils produisent aussi sur leur propriété de 15ha adossée au Mont Viso. Ils y ont acheté un hameau abandonné, l’ont retapé avant de proposer des week-ends au vert (jus de bouleau au mois de mars, en été rando-cueillette (épinards sauvages), vendanges de vignes abandonnées, dégustation de fromages sur les fermes d’alpages.
« C’est une façon de donner du sens à la nourriture.
Retrouver la valeur du silence, de la nuit noire… »
A Nice, après avoir fait des soupes dans ses premières années O’ Quotidien, Carlo rencontre Yann Grit en 2016 – issu de la filière « cuisine traditionnelle » – de l’excellence à la française : avec Llorca au Negresco et au Moulin de Mougins, avec les frères Pourcel à Montpellier.
Nicolas Sikic, lui – le pâtissier, ancien chef du Chat Noir Chat Blanc dans le vieux Nice met aussi la main en cuisine : toujours sur les produits, avec un minimum de transformation du producteur au consommateur.
Après un ras-le-bol des grandes maisons et des expériences décevantes en France et à Miami, Yann a réappris l’agriculture en allant bosser dans les exploitations : faire les foins, le maraichage, des jardins partagés, allant jusqu’à abattre des bêtes pour aller au bout de la démarche et comprendre tout ce que mobilise ces métiers qui consistent à nourrir les gens de produits agricoles… et si possible de bon sens.
Yann reprend progressivement l’établissement en pensant à des expériences entrevues dans les pays scandinaves : des tiers-lieux ouverts 24/24 (boulangerie la nuit, petits-déjeuners le matin, épicerie toute la journée, soirées événementielles, etc…)
Mais c’est aussi une réflexion permanente sur les produits : on fait ses propres germinations, ses fermentations…
Le motto reste le même : rendre accessible les bonnes choses au le plus grand nombre.
Comme dit Yann :
« Nous, on est tous issus de classes populaires. Dans notre parcours, on acquiert des techniques et un savoir-faire qui sont ensuite de fait réservés aux seuls privilégiés dans les grands établissements. On veut faire tout le contraire ici. »
O Quotidien ouvrira le soir à partir du 1er trimestre 2018.
Sujet « Azur Télé » : émission Immersion : Locavore. Sur Daily Motion
http://www.dailymotion.com/video/x4xehff (ne marche pas à la date de publication)
http://www.dailymotion.com/video/k2YBXK2olvenNzkaf2j
Le petit plus : café « diplo » régulièrement, demandez la programmation. Les éditeurs de Nice font 1 soirée par mois. Les amis de la Liberté (association de lecteurs).
(EG)
