« Madame Bobun » c’est le petit nouveau de la place de la gare du Sud, crée par Huy, Hoang et Van, trois frères et soeurs restaurateurs à la tête de TÔ ! à Nice. Au menu : une bonne dose de pop culture et des bobuns du futur.
Pour comprendre l’âme de ce restaurant aux chaises néon et au surnom accrocheur, il faut d’abord comprendre son histoire. Huy, Hoang et Van ont grandi derrière les fourneaux. Leur mère a fui la guerre au Vietnam en 1975 et s’est installée à Nice, en 1975, avec comme seule arme ses talents de cuisinière…
Sa recette fétiche ? Les bobuns, qu’elle agrémente à l’aide de diverses garnitures : boeuf, crevettes, légumes… Bingo : sur la côte aussi, les niçois raffolent de ses petits plats. « Madame Bobun » (c’est ainsi qu’on la surnommait) qui ouvre son premier traiteur avec son mari.
La suite de l’histoire s’écrit naturellement : « Nous avons grandi en cuisine, avec les recettes de notre mère. Travailler dans le milieu de la restauration était une évidence », nous confie Huy, qui a ouvert son premier traiteur en 2011. Puis les trois frères et soeurs lancent Monsieur TÔ !, mais rapidement d’autres idées leur viennent à l’esprit.
« L’envie de créer un concept plus moderne, plus fun, autour des bobuns et de la pop-culture se fait ressentir. Un voyage au Vietnam finira par me convaincre d’ouvrir Madame Bobun », révèle Huy.
Chose dite, chose faite ! Le restaurant ouvre en 2020 durant le confinement et offre aux visiteurs un véritable voyage au Vietnam. À la carte, on retrouve de nombreuses références à des films cultes : Kill Beef (Kill Bill), Aquaman, Gosling (The Place Beyond The Pines), Tofu*k my wife (Raging Bull), Chicken Run, Bubba Gump (Forest Gump).
Les bobuns, composés d’une seule et même base (vermicelles, soja, carotte, radis, coriandre, graines de sésame, concombre) sont à la fois audacieux et « frenchysés » : saumon mariné / avocat / edam ; poulet grillé / amandes / brocolis ; boeuf / champignons noirs / sauce curry coco / ananas ; et notre grand favori – Le bobun du futur – au poulet croustillant frit, à l’ail, piment et vinaigre. Un délice, juteux et parfaitement relevé.
Notez toutefois que la majorité des bobuns sont assez doux (le nuoc man est la base de la sauce), aussi, n’hésitez pas à demander un peu de piment en supplément pour ceux qui apprécient les saveurs relevées.
Côté boissons, on se délecte d’un jus de mangue bien frais, qui rappelle les fruits frais mixés des stands de rue en Asie.
Quant au dessert – dés de mangue fraîche / lait de coco à la menthe / cacahuètes – c’est une petite pépite, gourmande et régressive à souhait. La parfaite dose de fraîcheur pour terminer ce déjeuner en beauté.
Le Petit Plus : l’identité pop de ce restaurant (chaises néons, touches de jaune et d’orange) et ses nombreuses références musicales et cinématographies. Du beau boulot !
Par Louise Ballongue