C’est une maison rose entourée de jolies fleurs, on ne frappe pas, c’est toujours (ou presque) ouvert. On se retrouve ensemble et on vient s’asseoir pour bruncher, déjeuner, goûter, boire un verre et dîner. Peuplée de lumière et de bouquets, ceux qui travaillent là ont la clé d’une cuisine pleine de vie.
La très chic rue Gioffredo, ses immeubles bourgeois et ses sérieuses librairies ont vu éclore il y a peu de temps une devanture rose recouverte de fleurs de cerisiers du Japon. Un éclat couleur bonbon, un jardin en ville qui ravit les habitants et les passants et qui se déploie à l’intérieur. Mais dans cet univers coloré et terriblement girly, c’est pourtant une équipe de garçons qui vous accueille. Gérants, chefs et commis s’activent dans la cuisine ouverte toute proche de l’entrée.
C’est amusant et plutôt plaisant de voir ces barbus, grands et virils évoluer dans ce décor doux, féminin, aux nuances pastel.
Nukri et ses deux associés Arman le barman et Malik le manager en communication se sont connus enfants en Russie puis se sont retrouvés à Nice il y a une quinzaine d’années. Né en Géorgie, Nukri s’est tout d’abord passionné pour le sport (ancien membre de l’équipe de France en lutte libre) puis s’est diplômé à l’école hôtelière Escoffier à Cagnes-sur-Mer. Il complété sa formation au sein de grands hôtels comme le Métropole à Monaco, le Marriott à Cannes ou le Boscolo Exedra à Nice. Puis l’envie est venue de monter leur propre affaire et les trois copains ont décidé de relever le challenge de la création d’entreprise et ce malgré la crise sanitaire. Rosewood est né en juillet 2020 et depuis, ce sont nos yeux et nos papilles qui s’émerveillent.
Une question vient à l’esprit : est-on dans un restaurant de spécialités ? Alors certes, la vaste région du Caucase, pont entre l’Orient et l’Occident, rassemble des coutumes et des peuples divers influence et inspire forcément les choix culinaires de Nukri.
A la carte du Rosewood, ce sont surtout les produits de saison, les ingrédients sains et la créativité qui priment.
Pas de congélateur dans l’établissement, du frais, du frais et rien que du frais, des légumes et des fruits à foison, de la vitamine, de la couleur avec des fleurs comestibles, de la grenade, des graines de chia, de l’açaï, du boulgour, du quinoa … Le végétal à l’honneur certes mais pas seulement, il suffit de choisir les produits locaux dont regorgent les marchés à Nice. Une cuisine healthy n’est ni fadasse ni déprimante.
Tout d’abord brunchons. Trois formules sont proposées avec boisson : française (avec croissant mais toast avocat et œuf poché et granola maison), anglaise (œuf au plat et bacon à la tomate confite, pancakes aux fruits rouges) et russe (toast aux œufs de saumon et Sirniki qui est une crêpe moelleuse à base de fromage cottage).
Pour le petit déjeuner, le choix à la carte offre différentes omelettes saumon et fromage ou encore carotte, patate douce et courgettes, pain perdu à la russe, bowls délicieusement garnis (lait de coco, sirop d’agave, fruits de saison, flocons d’avoine, sésame …). En boissons, thés matcha, détox, à la rose ou au gingembre, smoothies et cafés avec différents laits végétaux, le gourmandissime Rosewood Latte (fraise, cannelle, barbe à papa) où l’Armancino créé par Arman le barman.
Pour le déjeuner et le dîner, plat du jour dans le respect de la saisonnalité comme le Farci d’aubergines ou le Saumon et houmous de betterave. A noter les plats très copieux et l’envie de faire découvrir des recettes originales comme le Vitello Tonnato italien avec ses fines tranches de veau et sa sauce au thon, improbable pour certains mais incroyablement réussi. On peut préférer une plus classique Salade César mais aux œufs de caille ou un Ceviche de poisson. Quant aux Wraps, Tacos et Burgers auxquels jeunes et moins jeunes résistent difficilement, ils confirment que l’on mange d’abord avec les yeux. Saveurs et couleurs dans l’assiette avec les étonnants Pink Bœuf Burger et Green Fish Burger et leur pain rose au jus de betterave ou vert a à la spiruline.
En bouquet final ou pour une pause goûter, les douceurs se font russes avec la Pavlova ou le Medovik au miel, américaines avec cookies et brownies ou plus légères avec des salades de fruits aussi jolies que toniques. Salon de thé mais aussi bar lounge (ndlr: on aurait préféré « bar à cocktails » quant à nous plutôt que cet anglicisme qui ne veut plus rien dire;-), Rosewood vous accueille avec sa liste de cocktails à déguster entre ses murs fleuris.
Le Petit Plus : Vous trouverez des places en terrasse et parmi les trois espaces intérieurs, deux alcôves salon pour plus d’intimité.
Par Anne Emellina