C’est un petit établissement boisé, à la devanture plutôt discrète. Sixsa, qui signifie « repas » en coréen est un restaurant tenu par trois amis de longue date : Sang ah, Gregor et Eni.
Sixsa, c’est l’histoire d’une aventure un peu folle. Celle de Sang ah, chanteuse dans un groupe rock coréen, Gregor, son compagnon, niçois d’origine, et Eni, photographe niçois-coréen. Après s’être épanoui dans leurs carrières respectives, le trio pose ses valises en France et se retrouve à Nice, en 2019.
« Je leur ai parlé d’ouvrir un restaurant coréen à Nice. Rapidement, le projet s’est concrétisé : nous avons lâché nos jobs et Sixsa est né en mars 2020 ! », nous confie avec enthousiasme Eni, qui a fait ses armes chez Kumano – l’un des premiers restaurants de ramen à Nice.
Sang ah de son côté, a appris très jeune à cuisiner avec sa grand-mère. Elle s’inspire des recettes de famille et propose à la carte des recettes qu’elle affectionne : plat de nouilles froides, soupe et soja jaune moulu, pignons, cacahuètes, et tomates ; Bimbibap au boeuf bulgogi (une viande sucrée / salée marinée dans de la sauce soja sucrée et des poires asiatiques) ; porc piquant…
Entre leurs murs colorés, les deux chefs ont imaginé deux menus bien distincts pour exprimer leurs styles de cuisine : une carte du midi, axée sur la street-food (Corn Dog, raviolis frits…), pensée et cuisinée par Eni, et une du soir, plus travaillée, mitonnée par Sang ah.
« Le soir, on est plus centré sur « l’hansik », c’est-à-dire le dîner, on sort de belles assiettes… C’est plus raffiné », précise Gregor. De quoi combler toutes les envies.
La nuit tombée, l’immersion dans la cuisine coréenne est plus flagrante : le porc, fumant à souhait, caramélise dans sa propre poêle, disposée sur la table. C’est une cuisine de la lenteur (les légumes, racines, plantes, comme le kimchi sont fermentés), de la couleur et du mouvement : le plat est « vivant » et chaque bouchée est unique – on attrape un bout de viande, un peu de riz, des légumes, que l’on trempe dans la sauce… C’est ludique et régressif. En dessert, on retrouve les délices sucrés et aériens de chez Kooc toast, une boulangerie taïwanaise que l’on connaît bien.
Notez que le menu évolue au fil des saisons, des produits disponibles et des envies des chefs. Il fait aussi référence à certains classiques du 7e art.
« On surfe beaucoup sur la vague des séries / films coréens. Certains curieux viennent goûter notre cuisine juste parce qu’ils ont vu tel plat dans un épisode ! », confirme Eni.
Côté décoration, le trio a misé sur une décoration simple, chaleureuse et épurée. Quelques touches traditionnelles coréennes sont dispersées ça et là sans surcharger le restaurant : coussins aux tons francs (rose, jaune, rouge, vert), petits objets typiques… Les sublimes photographies du père d’Eni – photographe coréen – accrochées un peu partout dans la pièce, valent également le coup d’oeil.
Finalement, Sixsa sort des sentiers battus avec sa cuisine coréenne raffinée et innove grâce à son menu en deux temps, pouvant combler tous les palais. Une prise de risque placée sous le signe de la convivialité. On applaudit !
Le Petit Plus : les plats de Sixsa seront bientôt disponibles en livraison !
Par Louise Ballongue