"Il paraît qu’Armand Crespo a ouvert une pizzeria ?" dit-on à Nice. Une pizzeria ? Pas exactement, plutôt une nouvelle table où le maître-mot est "contemporain". Des 7 Pizzas Capitales à la garniture osée, en passant par les plats à l’ardoise et le décor, tout est indéniablement moderne et créatif.
Il faut bien lire l’enseigne : « Type 55, pizza contemporaine ». Cela évitera d’être surpris ou déçus car vous n’y trouverez ni carte de pizzas classiques, ni ambiance stéréotypée avec drapeaux italiens, specialità della mamma ou photos d’icônes du cinéma italien.
Armand Crespo songeait depuis longtemps à ce projet concrétisé en décembre 2021. Il voulait ouvrir une pizzeria mais qui n’en serait pas vraiment une, un endroit qui se démarquerait par son originalité. Proposer aussi des pizzas mais en cultivant la différence. Ce sérial-restaurateur (une demi-douzaine d’établissement dont Le Comptoir du Marché, Peixes, La cave du Cours ou le récent Bar de la Dégustation) semble ne jamais être à court d’idées.
« Je me suis jeté à corps perdu dans l’élaboration de ce projet pendant le second confinement. J’ai eu le temps mais c’était aussi un besoin, comme une forme de thérapie en cette période difficile »
L’idée maîtresse : un produit populaire dans un endroit chic et contemporain. Dans les trois salles en enfilade, le décor est moderne dans un esprit industriel mais intimiste : béton, ciment, murs bruts, luminaires très actuels et une fresque insolite d’une madone mésopotamienne, un iphone à la main. La 1e salle fait office de lieu d’accueil et de bar et dans celle intermédiaire, on voit le chef et son équipe travailler dans la cuisine ouverte.
L’entrepreneur a appliqué sa formule gagnante avec une cuisine fraîche et généreuse dans l’assiette. Mais il a fait un pari audacieux avec son concept de 7 Pizzas Capitales. Toutes à base de farine Type 55 (celle qui a donné son nom au restaurant), bio et sans levure pour le côté digeste, elles sont aux noms des 7 péchés capitaux et c’est le marché qui décide de leur composition. Sur La Colérique : graines de sésame, crème de pommes de terre à l’estragon, tataki de thon et poireaux rôtis. Calamars sautés, bisque de gambas, mozzarella et oignons frits pour La Paresseuse. Et encore pâte à pizza au fenouil et bœuf mariné pour L’Avare ou pistaches et zestes d’orange confits sur La Luxurieuse …
Derrière les fourneaux, le Chef Daniele Lamboglia (auparavant au Bar des Oiseaux) concocte aussi 3 entrées, 3 plats et 7 desserts aux saveurs subtiles et au visuel épatant.
Gravelax de lieu, Médaillon de porcelet, Quasi de veau, Paris-Brest aux gambas rôties… et des desserts craquants aux associations ultra gourmandes comme la confiture de courge et les zestes de citron vert ou le carrot-cake et ses carottes fanes rôties au miel, glace clémentine et amandes torréfiés.
Et pour de beaux accords mets-vins, comptez sur la carte de pépites françaises, espagnoles ou slovènes comme le Malvazija blanc biodynamique qui permet de connaître un vignoble encore méconnu au grand potentiel. Pour le choix au verre, pas moins de neuf propositions avec 4 rouges, 4 blancs et 1 rosé. Quant aux cocktails, c’est un barman professionnel qui joue avec les textures et les couleurs pour vous offrir une belle expérience gustative.
Petit plus : Les murs de la grande entrée-bar du restaurant ont volontairement été laissés vides pour exposer de jeunes artistes pour des vernissages et évènement à venir…
Par Anne Emellina (texte et photos)