Les Tchatches sont proposées pour la quatorzième édition par le réseau d’art contemporain Botox(s). Inspirées des Pecha Kucha au format de présentation court et dynamique, elles permettent à différents intervenants de parler d’art pendant 6 mn 40. Des performances concises et rythmées de découvertes sans ennui.
Le Réseau Botox(s) fédère depuis 2007 près d’une trentaine de lieux engagés dans la production et la diffusion de l’art contemporain. Les structures qui le composent sont des centres d’art, des galeries, des lieux privés, des associations, des collectifs d’artistes, des maisons d’édition ou encore des musées …
Il organise notamment les Tchaches un jeudi par trimestre dans des endroits toujours différents : par exemple, Le Colibri, restaurant du Théâtre National de Nice, Le Dojo, espace expérimental d’art contemporain, Le Ketje café-concert à Nice, Le Château de Mouans-Sartoux, le bar latino La Havane, L’Entre-Pont- Le 109 lieu pluridisciplinaire artistique ou encore La Zonmé, association plateforme niçoise d’émulation culturelle.
Les Tchatches changent de lieu et invitent artistes, critiques d’art, historiens de l’art, galéristes, collectionneurs etc … à concevoir une présentation performée d’après le format 20 images x 20 secondes.
L’idée est née en s’inspirant des Pecha Kucha, expression japonaise pouvant se traduire par « son de la conversation » ou « bavardage ». Il s’agit d’un format de présentation synchronisant un propos oral à la projection de 20 images se succédant toutes les 20 secondes, le tout durant exactement 6 minutes et 40 secondes.
Cette contrainte rhétorique a été inventée par Astrid Klein et Marc Dytham, architectes installés à Tokyo, en réaction aux diaporamas et power-point interminables et soporifiques. Le terme death by powerpoint a même été utilisé !
Le format est une sorte de pitch qui permet de présenter efficacement une idée, un projet, un produit … et dans le cadre des Tchatches, tout ce qui peut se rapporter à l’art : une œuvre, une exposition, un livre, un artiste …
Dernièrement, c’est la Zonmé, célèbre lieu alternatif niçois qui a accueilli les Tchatches avec trois invités. Zoé Williams, une artiste plasticienne britannique dont la pratique, souvent collaborative dans son processus et résultat, combine l’image en mouvement, la céramique, le dessin et la performance. Elle crée des objets et des environnements immersifs qui évoquent un échange ludique et corrosif entre les notions d’érotisme, d’artisanat, de magie, d’hédonisme, d’excès.
Le travail de Gwendal Coulon venu de Metz– performances, peintures, textes, sculptures, vidéos … – cherche à révéler les failles et les mises en scène de l’artiste et de son monde, par glissements, références, détournements, il étudie les conditions de l’acte pictural et de visibilité de la peinture.
Ces présentations ludiques et énergiques sont entrecoupées de pauses pendant lesquelles on prend un verre, on commande quelque chose à grignoter et on peut faire connaissance avec les divers intervenants.
Grâce aux Tchatches, Zoé Wiliams en résidence à la Villa Arson, a pu faire découvrir sa créativité et ses projets et Gwendal en résidence à La Station, un avant-goût de l’exposition qu’il y a présenté, mêlant humour, théâtralisation et accessoires.
Quant à Isabelle Pellegrini, directrice artistique de Circa, laboratoire de recherche et de commissariat d’expositions et d’évènements, l’occasion lui a été donnée de mettre en avant les nombreuses activités de cette association qu’elle a fondée en 2015.
Par Anne Emellina (texte et photos)