Eric Garence est un enfant du pays. Solaire et joyeux, il insuffle son amour pour la Riviera dans des illustrations aux accents rétro. Rencontre avec un artiste-chef d’entreprise qui a su faire de ses affiches sa marque de fabrique.
Né dans une famille amoureuse de l’Art, Eric tombe, tout-petit, dans le « bain » de culture. C’est donc tout naturellement qu’il intègre, jeune, l’école des Beaux-arts de Cagnes-sur-mer. Un peu plus tard, à l’âge adulte, il se dirige vers des études classiques : maîtrise en droit fiscal et master en management au sein de la célèbre Skema Business school. De quoi « s’armer » avant d’arriver sur le marché ! Être créatif oui, mais pas rêveur. Dans la foulée, le jeune créa’ devient chef de projet chez Texas instruments puis directeur d’une agence de communication digitale à Paris. La nuit, il continue de dessiner en secret les lieux du Sud qu’il affectionne : le port Nice, Théoule et ses roches rouges, le kiosque de Beaulieu… Ce n’est finalement qu’après avoir vendu sa société parisienne en 2017, qu’Eric décide de rentrer au pays – avec en seul objectif en tête : le dessin. Quelques collaborations et affiches plus tard (Fragonard, Côte d’Azur France, etc. ), l’artiste est né.
Est-ce que l’on naît « artiste » où le devient-on ?
Les deux. Je pense que l’on naît artiste mais aussi qu’on le devient dans les faits…Tous les « artistes nés » ne le restent pas.
Je suis né dans une famille qui apprécie l’Art, j’ai donc très tôt été attiré par ce milieu.
Comment avez-vous trouvé votre style, votre identité créative ?
La joie, la couleur et les images colorées m’animent au quotidien et définissent assez bien mon style. J’essaye aussi de ne pas tout dessiner… Il faut laisser le spectateur compléter le dessin avec ses propres souvenirs et son vécu.
Vous collaborez depuis un certain temps avec la marque Côte d’Azur, comment est né ce partenariat ?
Notre collaboration a démarré en 2017. À l’époque, la marque recherchait un illustrateur pour réaliser un ensemble de motifs sur la gamme des produits Côte d’Azur France. J’ai ensuite simplement été sélectionné, les autres illustrateurs n’ont pas dû faire l’affaire (rires).
Bon nombre d’artistes évoquent l’incroyable lumière de Nice comme source d’inspiration. De votre côté, qu’est-ce qui vous nourrit au quotidien ?
Des choses simples, comme un grand ciel bleu, un rayon de soleil qui réchauffe le visage ou encore la perspective d’une soirée enflammée pour partager.
Durant votre vie, quel a été votre plus gros défi créatif ?
C’est sans doute celui avec la maison Lenôtre pour Noël 2021 et l’épiphanie 2022 : créer l’univers visuel, sculpter la bûche signature, dessiner le calendrier de l’avent, la boite des 13 desserts, la galette des rois, les vitrines…
Une affiche préférée ?
Si je ne devais choisir qu’une seule affiche ce serait la prochaine ! (rires). En l’occurrence celle de la Place Garibaldi à Nice, bientôt disponible sur mon site et au Cap 3000.
Quels sont les artistes que vous admirez ?
J’admire beaucoup les nouveaux réalistes. Leur perception différente de notre réalité, leur impertinence, leur humour également. Arman, Raymond Hains, César mais aussi Ben et le mouvement Fluxus.
Etes-vous fier d’être niçois ?
Bien sûr que je suis fier d’être niçois, le niçois est libre, audacieux et hédoniste. Ça me va bien ! (rires)
Quelles sont vos adresses préférées à Nice ?
Le Plongeoir, le Saint Paul juste derrière le port, mais aussi la boutique Pop Art rue St Francois de Paule et l’Œil de Nice aux Galeries Lafayette sur la place Masséna.
Pour terminer, qu’est-ce que l’on peut vous souhaiter de beau pour 2022 ?
Tout simplement de belles soirées vernissage à mon atelier !
Par Louise Ballongue / Photos : Eric Garence