Son visage est connu. Son accent italien et les vidéos où il fustige ceux qui ne cuisinent pas dans les règles de l'art font le buzz sur la toile. Rencontre avec Alex Ricci, patron et chef cuisinier haut en couleur de Geppetto à Nice.

Vous êtes très connu et semblez aimer cette médiatisation.  Pourtant, nous avons eu un peu de mal à obtenir une interview…

Je travaille Madame ! Je suis un restaurateur totalement engagé dans son métier et sa passion et j’ai très peu de temps. Regardez autour de vous, il est 14.30 h et la salle est encore pleine, dans quelque heures, le service du soir reprendra. Il est vrai que j’apprécie toute une mise en scène que j’orchestre volontiers sur mon Instagram et que je suis orgueilleux de mon succès mais outre le temps que je n’ai pas, tout est déjà dit sur moi. Vous savez, on m’aime ou on me déteste et franchement peu importe.

Votre énergie et franc-parler sont en effet légendaires et le succès de Geppetto n’est pas dû au hasard. Véritable entrepreneur, vous considérez désormais comme un enfant de Nice ?

Très jeune, j’ai voyagé dans le monde entier et j’ai monté des affaires un peu partout. Je suis arrivé à Nice il y a 39 ans et j’ai ouvert depuis une dizaine de restaurants (Le Ménestrel, Pulcinella, Luna Rossa…). Cette ville est mon fief d’amour avec la femme que j’y ai rencontrée, ma famille avec mes enfants, celle composée par mes fidèles employés et mes clients qui sont mon bonheur.

Comment avez-vous acquis ce tour de main en cuisine et cette passion du métier ?

J’ai évidemment vécu dans une famille où l’excellente cuisine était notre quotidien et j’ai appris au fil de mon expérience à développer un art culinaire vrai. Les bons produits sont essentiels et le respect des recettes capital.

Vos conseils en vidéo sont en effet appréciés mais gare à ceux qui se risqueraient à faire une cuisine d’amateurs ! Pensez-vous que la cuisine italienne soit victime de son succès et trop galvaudée?

Pa d’amateurisme ! C’est malheureux mais dois-je encore répéter qu’il n’y a pas d’œufs dans la carbonara et que les pâtes se cuisent al dente ! Et pour votre question, voulez-vous que je me fâche avec toute la profession ?

Vous êtes de toute évidence un homme sincère qui ne mâche pas ses mots, comment pourriez-vous encore vous définir ?

Je suis un aventurier qui a fait deux fois le tour du monde et appris beaucoup. J’ai une passion pour la moto et la photographie et je suis un homme de la nuit. J’ai possédé des boites de nuit et j’adore toujours sortir et aller danser. Et je suis un restaurateur amoureux du plaisir que je peux procurer aux gens avec ma cuisine, c’est cela qui me motive énormément. Mes vraies valeurs sont le travail bien fait et ma famille, je suis un homme respectueux et sobre, mon restaurant c’est une association de personnes compétentes que j’admire et avec mon épouse, c’est la réunion parfaite du travail et de l’amour, nous sommes Dali et Gala.

À ceux qui vous taxent de frimeur, que répondez-vous ?

J’ai vécu aux Etats Unis où la réussite n’est pas tabou comme en Europe et ce n’est pas être frimeur que d’être fier de soi ; je n’ai qu’une chose à dire même si cela déplaît : « j’ai 70 ans et je m’aime ! ».