Dans le fond d’une impasse du quartier des antiquaires à Nice, un atelier aux volets de bois vert où le temps semble être suspendu. C’eut pu être celui d’un peintre il a des lustres. C’est celui d’une jeune designer et scénographe qui commence à faire parler d’elle par ses seules créations. Rencontre…
Elle a reçu de ses parents antiquaires l’amour des belles choses en héritage. Mutique, elle ne se confie guère, mais c’est sans doute cette discrétion qui force l’admiration. Ce talent qui la fait marier avec justesse la grande histoire et l’anecdote, les mythes d’hier et les codes d’aujourd’hui. Dans la salle principale, s’exposent les modèles phares qui l’on fait connaître jusqu’aux derniers vases qui recueillent maintenant les fleurs des magazines.
Un goût pour le design et la scénographie qu’elle a travaillé sur les bancs d’une école à Antibes avant de se lancer dans le grand bain de la création. A l’entrée de l’atelier, des planches de marbre qui attendent d’être façonnées par un artisan d’art à qui elle aura donné le plan de sa dernière idée. Des guéridons, appliques ou bancs en marbre ou terre cuite, autant décoratifs qu’utilitaires et qui jouent avec nos perceptions visuelles et sensorielles.
Sa première collection de mobilier nommée « HEKA » du nom de la déesse symbolisant la force vitale rendait hommage à l’architecture grecque et la fait connaître sur les salons (Maison & Objet, Design Week à Milan ou Vivre Côté Sud). Les derniers arrivés de sa nouvelle collection sont Torus, Ornithos. Après le marbre la terre cuite et de nouvelles formes encore chargées de symboles…
Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire ce métier ?
J’ai grandi dans l’environnement de mes parents antiquaires rue Ségurane. Je suis, du coup, tombée amoureuse des objets. (NB : elle collectionne les créations du céramiste Roger Capron etest fan de Gio Ponti, Le Corbusier, Picasso, Paulin, Cocteau …)
Comment décririez-vous votre atelier ?
C’est une ancienne imprimerie mais qui fonctionne parfaitement comme atelier avec ses verrières pour la lumière zénithale. Cela ressemble vraiment aux ateliers d’artistes d’autrefois, le froid avec (rires).
S’il fallait déceler une (ou des) influences de votre père antiquaire dans votre travail, ça serait laquelle ?
L’ensemble de ce qu’il est influence mon travail. Il s’est spécialisé dans les antiquités romaines mais ne s’est jamais mis d’œillères et achète beaucoup d’autres objets quand il a des coups de cœur.
Comment choisissez-vous les artisans qui vont exécuter vos pièces ?
Je les choisis pour la qualité de leur travail mais aussi pour leur personne et la relation que l’on va entretenir dans notre travail de création.
Le rapport charnel (la façon) à la matière ne vous manquent-il pas ?
Bientôt peut être …
Pouvez-vous nous votre expérience avec Fragonard le parfumeur grassois ?
C’était à la fin de mes études. J’ai créé des vitrines pour mettre en valeur leur parfums. Des écrins sculpturaux et graphiques aux motifs d’inspiration grecque comme ma première collection d’objets.
Pouvez-vous nous en dire plus sur partenariat avec L’Exploreur ?
C’est une agence immobilière spécialisée dans les biens d’exceptions montée par des amis. Dans le cadre de ses transactions, elle propose aux acheteurs différents services qui vont de l’architecture au design en passant par les œuvres d’art qui s’intégreraient bien dans l’esprit du bien en vente.
Comment vendez-vous vos pièces justement?
Directement à mon atelier ou chez des revendeurs. On trouve quelques pièces chez Good Design à Nice, les appliques chez Sessun Alma à Marseille et les vases sur le e-shop Pièces à part.
Vos trois lieux fétiches à Nice ?
Boire le café sur le cours Saleya aux Ponchettes en plein soleil, déjeuner ou dîner chez Peixes, boire un verre et grignoter à l’Hôtel Amour le soir.
Propos recueillis par Eric Foucher
