Caviste de métier, Guillaume Etienne a su devenir un artisan cirier et verrier pour lancer une marque innovante. Un long processus de recherches et de rencontres qui a abouti à la création d’un projet mariant œnologie et parfumerie.
L’image de la Maison Tchin Tchin nous donne à voir deux verres qui s’entrechoquent, à imaginer l’ivresse de la vigne. Sauf qu’il s’agit là de bougies parfumées aux notes inspirées de célèbres cépages. Le vin et le parfum sont deux savoir-faire emblématiques français qui soudain entrent en communion pour créer des senteurs d’ambiance célébrant l’art de vivre à la française. Eco-responsable, la marque Maison Tchin Tchin nous entraîne dans un monde totalement artisanal de fabrication en circuit court,100% français et durable. Des fragrances jusqu’aux contenants faits à partir de bouteille de vin, les étapes de conception assurent respect de l’environnement et réalisation d’objets de décoration uniques avec une gamme de bougies « grand cru ».
Comment vous-est venue cette surprenante idée de créer des bougies aux fragrances « viticoles » ?
Le vin est ma passion et mon métier et lors de dégustations à l’aveugle où l’on se concentre sur les arômes et l’identification des cépages, j’avais déjà fait un lien entre la parfumerie et l’œnologie. Je me suis retrouvé un jour confronté au choix d’une bougie parfumée pour offrir un cadeau à mon épouse et, déçu de l’offre proposée, j’ai imaginé que les parfums du vin pourraient se décliner en parfums d’ambiance.
Une nouvelle façon de transmettre votre amour du vin ?
Oui en effet mais le chemin a été assez long car pour obtenir le résultat précis auquel je pensais et créer un produit unique, il a fallu beaucoup de travail. Mon objectif était de supprimer les intermédiaires dans la fabrication et tout maîtriser de A à Z afin d’obtenir une qualité optimale. J’ai alors décidé de suivre différentes formations pour devenir un créateur de parfums mais aussi un artisan capable de produire des bougies.
Quelles ont été les étapes de ce parcours dans un monde qui vous était étranger?
J’ai d’abord rencontré plusieurs parfumeurs et effectué des stages pour m’initier aux techniques de fabrication. Puis j’ai collaboré avec une équipe de parfumeurs indépendants parisiens. Ce travail entre un nez de caviste et un nez de parfumeur a pu donner naissance à l’expression de nuances qui sont celles que l’on retrouve par exemple dans un Chardonnay Meursault à la texture grasse, opulente, légèrement beurrée. Lorsque les formules secrètes ont été rédigées, j’ai fait appel à la renommée société Art et Parfums de Grasse pour fabriquer les parfums que j’avais imaginés.
Quelles sont ces parfums que l’on retrouve dans les bougies ? Ne sentent-ils pas trop l’alcool ?
Nos parfums ne sentent ni l’alcool ni le vin, ce sont des parfums d’ambiance où les principaux cépages français sont réinterprétés dans une collection de 8 bougies parfumées : Chardonnay, Pinot noir, Rosé, Merlot, Sauvignon, Syrah, Viognier et Gewürztraminer.
Pour maîtriser l’ensemble des étapes de conception, de fabrication et de distribution, vous avez ensuite ouvert votre propre atelier. Vous avez dû acquérir les savoirs d’artisan cirier et verrier, Que d’énergie et d’opiniâtreté !
Je voulais en effet une fabrication maîtrisée et durable. J’ai tout d’abord appris à réaliser des bougies coulées. Faites à la main dans notre laboratoire, les mèches sont 100% coton et nous utilisons de la cire végétale de soja européen qui permet une durée de combustion prolongée et ne dégage pas de suie. Les bougies sont ensuite fondues dans des culs de bouteilles de vin et ces bouteilles recyclées, récupérées auprès de restaurateurs locaux doivent être découpées, façonnées à froid et polies. Il a donc fallu que j’apprenne ce travail d’artisan verrier et, croyez-moi, réussir une découpe parfaite à la scie diamantée ne s’improvise pas !
Parfums élaborés à Grasse, cire sans OGM, savoir-faire artisanal français, atelier niçois, recyclage et upcycling, vous êtes à votre façon un ambassadeur du made in France et de l’éco-responsabilté…
Je le souhaite en tout cas et j’en serais fier. Les protections en liège qui recouvrent les bougies sont fabriqués sur mesure par une entreprise familiale dans les Landes à partir de bouchons usagés, les étiquettes conçues par l’imprimerie Pierotti à Nice et c’est un cartonnier breton qui s’occupe des étuis en kraft recyclé et recyclable.
Avez-vous de nouveaux projets ?
Continuer à célébrer le vin qui est synonyme d’art de vivre, de fête et de partage en préparant une nouvelle collection de bougies et en développant un projet de Master Class qui permettra une initiation à la parfumerie et à l’œnologie.
Propos recueillis par Anne Emellina
Photos : studio500gram.com
NB: Vous pouvez trouver les bougies dans différents points de vente comme Le Beau Quotidien, Palace Shop et le Pop-Up Initiative à Nice, Apéritiv à Cannes, Jeanne et Charlotte à Marseille ou directement sur le site (mais sans les odeurs 😉
