Quoi ? : Cartomancienne
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Derrière son look de pin-up aux cheveux de feu, difficile de deviner les origines métisses de Melissa Ahouandobo. Mais comme pour la divination, ne faut-il pas voir au-delà des apparences ? Rencontre avec "The Girl Who Knows", cartomancienne des temps modernes.

« Bienvenue sur le Live.   Évidemment je n’arrive pas à l’heure sinon cela serait trop bizarre ! Coucou Madame Figue, salut Camille, Bonjour Eve… » Ces mots d’introduction sur un réseau social connu ne sont pas ceux d’une influenceuse venue présenter un nouveau produit cosmétique, pas plus que ceux d’une coach en motivation (quoi que…). Non, c’est l’amorce souriante et familière de Melissa, connue depuis trois ans sous le nom The Girl Who Knows. Ce nom est le pendant féminin d’Alexander, The man who knows, un magicien américain de vaudeville qui a beaucoup inspiré son univers, dont l’esthétique mêle le spiritisme au burlesque.  Elle avoue d’ailleurs préférer le terme anglo-saxon de « Fortune Teller » à celui français de « diseuse de bonne aventure” bien qu’elle s’amuse volontiers de ce que les gens peuvent s’imaginer sur elle. Gourou gitane, ancienne tueuse à gage, sorcière des temps modernes, il fallait nous aussi en avoir le cœur net. rendez-vous est pris dans son petit salon de la Colle-sur-Loup où la jeune femme reçoit sur rendez-vous pour des séances de cartomancie ou d’hypnose. 

Vos parents et votre sœur ont des dons de clairvoyance, comment vous en êtes-vous rendue compte enfant ?

Je pense que ça fait partie de moi depuis toujours. J’ai commencé à percevoir le monde de l’au-delà très jeune. J’ai aussi annoncé à ma mère qu’elle attendait une fille quand elle était enceinte de ma sœur, j’avais 2 ans.

Pourquoi avez-vous longtemps pensé que la cartomancie était le « truc de votre mère » et que cela n’était pas fait pour vous ?

Je pense que c’était en grande partie un manque de confiance en moi. Je ne prenais pas conscience que ma sensibilité n’était pas anodine. Je ne pensais pas avoir « le truc » . Jusqu’au jour où j’ai été tout naturellement attirée vers mon premier jeu de cartes. C’était le bon moment pour moi.

Vous êtes clairaudiente et clairvoyante, est-ce difficile d’être « différente » ?

Le plus difficile est d’essayer d’être lambda quand on ne l’est pas, c’est comme porter un jean qui ne nous va pas, ce n’est pas très confortable. Il a été plus facile pour moi d’être différente en l’assumant pleinement.

La clairvoyance et la clairaudience sont devenues aussi normales pour moi que ressentir la faim, le froid ou le sommeil.

Comment gérez-vous ces « dons » au quotidien ? Par exemple, au restaurant, allez-vous lire dans les pensées de vos voisins ?

Mon intuition aiguisée est une bonne boussole au quotidien pour m’aiguiller dans mes choix, dans mes relations ou encore pour m’éviter certains obstacles. Mais sinon dans des situations quotidiennes comme une sortie au restaurant, j’arrive à m’en déconnecter et à juste profiter du moment présent. D’ailleurs quand je suis avec amis nous n’y faisons presque jamais allusion.

D’après votre vécu, est-ce bien perçu en France, d’être « diseuse de bonne aventure » ?

Quand j’ai commencé cet activité j’étais prête à me confronter à des idées reçues négatives. Mon but était de dépoussiérer et de dévoiler un aspect plus positif de la cartomancie. À ma grande surprise, je n’ai pas eu tant de réticence que ça. Ma chance a été d’avoir surfé sur le début de la vague de la mode l’ésotérisme sans le faire exprès. Il y a toujours des personnes qui ne considèrent pas cette activité comme un vrai métier mais les mentalités évoluent ainsi que la vision de la voyance.

La plupart des gens sont plutôt intrigués quand je leur annonce mon métier.

Qui sont vos clients ?

Je n’ai pas de profil types de clientèle. Je reçois tous types de personnes. Hommes, femmes, de 17 à 77 ans, ayant tous types de vie, de carrières. Ce sont des rencontres uniques ou répétées. C’est un beau florilège de diversité, avec la plupart du temps les mêmes problématiques et objectifs.

Faut-il être à la recherche de « réponses » dans sa vie pour venir vous voir ?

Les personnes qui viennent me voir ont principalement besoin de réponses mais il arrive que certaines personnes viennent me voir pour faire le bilan sans gros soucis apparents ou juste par curiosité.

Peu importe la raison de votre visite, si vous ressentez l’envie de consulter les cartes, c’est qu’en général on a un message à vous faire passer.

Annoncez-vous des mauvaises nouvelles à vos clients, ou enjolivez parfois la vérité́ sortie de vos cartes ?

Je parle de tout ce que je vois dans mes cartes même si ça paraît plutôt négatif. J’annonce les choses telles qu’elles sont avec tact afin de peut-être éviter les obstacles, les atténuer ou les comprendre s’ils sont inévitables pour mieux les appréhender.

Vous précisez que « l’avenir bouge constamment et que chacun doit en rester maître ». Ce que vous annoncez doit donc être pris avec du recul ?

Evidemment, ce que j’annonce doit être pris avec du recul. Ce qu’il ne faut pas oublier c’est que mon but est de vous guider mais vous restez maître de votre destin. Rien n’arrive sans rien.

Je vous donne la carte au trésor mais à vous de trouver le magot !

Comment choisissez-vous vos illustrations qui ont toutes un coté rétro et/ou burlesque ?

Je chine mes illustrations entre Instagram et Pinterest. Influencée par les codes de la pop culture, j’aime jouer avec les contrastes moderne/rétro. J’alterne entre photos ésotériques rétro, néons de cabinets de voyance new-yorkais, collages surréalistes ou dessins mystiques. Je cite en général mes sources à la fin de chaque post.

 

On pourrait vous qualifier de “voyante 2.0”. Comment décririez-vous cette expérience collective que sont vos lives?
Mes Lives ont débuté sur un coup de tête lors du premier confinement. Mon but était d’amener du fun, de l’espoir et de la bonne humeur en cette période trouble. J’aime interagir avec tous les participants pour que ça reste convivial. Au fil du temps on a créé une petite communauté des Lives. On a même réuni la plupart des participants autour d’un apéro post-confinement !
Concernant le contenu, mes Lives se découpent en trois parties :
1ère partie : les énergies du moment selon chaque signe astro
2ème partie : un tirage à thème. Je dispose plusieurs tas de cartes et les participants choisissent le ou les tas qui leur parlent le plus.
3ème partie : Un tirage au sort du jeu concours sur une musique funky ! Je mélange des numéros (comme au loto) dans « la boule magique » ( nom trouvé par les participants). Afin de tenter de gagner une question divinatoire offerte, à laquelle je répond en message privé après le Live.

Quels sont les adresses et les lieux qui vous inspire à Nice et alentours ?

Saint-Paul de Vence est mon lieu préféré mais également le village de mon enfance ! Je peux y aller tous les jours sans m’en lasser ! Ce village d’artistes est chargé d’histoire, j’aime y faire un tour pour m’y ressourcer.  J’adore également l’esprit parisien et arty de l’Hôtel Amour à Nice. L’Hôtel particulier des jasmins à Tourette sur loup. Ce restaurant hors du temps me fait rêver.  L’Effet mer à Juan les pins est une plage paradisiaque qui nous donne l’impression d’être à Bali. Le Moonshine dans le vieil Antibes pour son identité cool American soul food.  Les intemporels Emilie and The cool kids et La Popote d’Ondine pour un goûter réconfortant.

Propos recueillis par Eric Foucher