Elissa Lauper est une amoureuse des mots et des mélodies. De sa voix douce, elle nous hypnotise et nous embarque dans une balade seventies.
Avec ses longs cheveux noirs, son regard de jais et son timbre mélodieux, Elissa Lauper interpelle. Son histoire atypique – son père est suisse, sa mère japonaise – et ses influences musicales teintées de nostalgie – renforcent le mystère qui plane autour d’elle. Rencontre avec une chanteuse singulière, qui manie aussi bien les mots que la guitare.
Racontez nous un peu votre parcours. Comment êtes vous devenue « chanteuse » ?
J’ai toujours baigné dans le milieu musical. Ma mère, d’origine japonaise, est organiste. Elle a joué dans de nombreuses églises au Japon et en Suisse, là ou elle a connu mon père. Quant à lui, c’est un amoureux de la chanson française.
Ma grand-mère paternelle jouait également dans un groupe en Suisse, « Les Ondelines », et a effectué de nombreuses tournées dans les années 40. Mon autre grand mère était choriste. Quant à mon frère, il a eu son propre groupe de pop-rock, lorsqu’il était adolescent.
De mon côté, j’ai toujours aimé chanter, depuis toute petite. Je n’ai jamais arrêté, même pendant mes études !
C’est toutefois il y a peu – durant le premier confinement – que j’ai eu un déclic : je voulais consacrer tout mon temps à la chanson et à l’écriture. J’ai donc lâché mon travail et décidé de me concentrer sur ces passions.
Vous êtes suisso-japonaise et avez grandi à Genève, est-ce que cette double culture influence votre musique ?
Assez jeune, ma mère m’a fait découvrir des musiques de groupes japonais. Les mélodies parlent souvent de l’amour, des sentiments. J’aime cette langue, c’est pourquoi je travaille d’ailleurs sur une future chanson en japonais. Mon travail est néanmoins bien plus influencé par la chanson française, avec des artistes des années 70/80 tels que Françoise Hardy, Michel Berger ou encore Laurent Voulzy.
Quel est votre lien avec l’hôtel Amour ?
J’aime beaucoup ce lieu, ainsi que la plage de l’hôtel. Je m’y sens bien. J’y ai passé beaucoup de temps l’été dernier, j’adore l’ambiance, la décoration et le jeu de matières, les couleurs pastel, la sensualité qui se dégage des chambres… C’est très inspirant pour écrire et chanter ! J’ai aussi eu l’occasion de faire un live session dans une de leurs chambres (voir vidéo ci-dessous) et de chanter en guest lors de soirées.
On peut lire sur votre compte Instagram, que vous êtes une amoureuse des mots, d’où vous est venue cette passion pour l’écriture ?
Depuis mon enfance, j’ai toujours eu des carnets, un journal intime.
Ça a toujours été important pour moi de retranscrire mes émotions, qu’elles soient tristes ou joyeuses.
Quand je relis ces textes, j’arrive à me remettre dans l’état émotif dans lequel j’étais. Aujourd’hui, la seule différence, c’est que je travaille mes textes, je fais très attention au choix des mots.
Est-ce que pour vous la musique et les mots sont intriquement liés ?
Oui bien sûr. Grâce aux mots, on peut créer une mélodie. Mais il faut réussir à capter l’essentiel des idées, des textes. C’est pourquoi j’écris surtout en prose. Je compose aussi beaucoup avec Medi, mon compagnon, qui est également chanteur. C’est pratique d’avoir un musicien / compositeur à la maison ! (rires).
Vous êtes en train de préparer votre premier single et album, c’est une étape importante, êtes-vous plutôt exigeante envers vous-même ou bienveillante ?
Exigeante, oui, c’est évident. J’essaye de faire de mon mieux. Je souhaite surtout produire quelque chose de sincère, qui me ressemble. J’aimerais toucher les autres avec ma musique. Ce serait merveilleux.
Lorsque l’on touche quelqu’un, cela signifie que l’on a réussit à transmettre un bout de sa vision des choses.
Si vous deviez choisir une seule chanson qui évoque l’amour, quelle serait-elle ?
« Yesterday » des Beatles, sans hésiter ! Je peux l’écouter en boucle et je l’aime autant pour ce qu’elle signifie, que pour la mélodie.
Trouvez-vous que les artistes d’aujourd’hui délaissent les mots dans leurs chansons ?
Ça dépend… Les artistes que j’admire et qui m’inspirent comme Juliette Armanet, Ben Mazué, Hervé, Laurent Voulzy, Michel Berger, Carole King, Françoise Hardy, James Taylor, Rose… jouent avec les mots. Leurs textes sont subtiles et sublimes.
Si vous aviez pu choisir une époque, à laquelle auriez-vous aimé vivre ?
Notre période est formidable, car nous avons à accès à l’information partout, tout le temps. En revanche, il est vrai que l’on a perdu un peu d’authenticité. Alors, si je pouvais choisir, je dirais que j’aimerais bien faire un saut dans les années 70/80, juste pour voir !
Quelle est la chanson dont vous êtes la plus fière ?
« À Rio » ! C’est une chanson que nous avons écrit et composé ensemble, avec Medi. C’est une mélodie nostalgique et qui invite au voyage. Je crois, avec beaucoup de modestie, qu’il y a quelque chose d’assez intemporel dans cette chanson… et j’espère qu’elle touchera ceux qui l’écouteront.
Comment fait-on pour insuffler de l’émotion dans une chanson ?
Chaque chanson doit avoir une histoire et un sens. Il faut également s’attarder sur chaque mot, chacun doit avoir sa place. C’est comme ça qu’une musique fonctionne.
Avez-vous peur des autres ? Où êtes-vous assez à l’aise sur scène ?
De base, je suis quelqu’un de plutôt timide et réservé. Pendant longtemps d’ailleurs, je me suis sentie illégitime. Je pensais qu’une chanteuse devait avoir une grande voix, du coffre, de la technique. Mais je me suis rendue compte que l’on pouvait transmettre de l’émotion sans avoir tout ça !
Depuis un an, l’envie de montrer mes chansons, mon travail, est plus fort que tout. Me donner une chance dans la musique est déjà une belle étape de franchie !
Maintenant parlons de bonnes adresses. Quels sont vos lieux fétiches à Nice ?
J’adore « Kamogawa », c’est pour moi le meilleur restaurant japonais de Nice. Je m’y sens bien et je renoue avec ma culture. En prime, leurs sushis sont un pur délice !
Rue Defly, j’adore me rendre au café – librairie Les Parleuses. C’est convivial et joli. Il ont une terrasse où je passe mon temps à lire, écrire et écouter de la musique !
Qu’est-ce que l’on peut vous souhaiter de beau pour cette nouvelle année ?
J’espère continuer à écrire, chanter, et terminer mon album, qui est actuellement en préparation !
Par Louise Ballongue (texte et photos sauf trois dernières © Miranda Tasker)