Quoi ? : Décoratrice d’intérieur et fondatrice de Place du Beau 
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C’est dans son appartement haussmanien que Cyrine, décoratrice d'intérieur et fondatrice de « Place du beau », nous accueille avec son chat Prince autour d’un café. Projets déco, inspirations, coups de coeur : elle nous dévoile sa façon de voir le monde, sous le prisme du « Beau ». Rencontre.

Après un baccalauréat en Tunisie et un MBA dans le luxe chez Sup de Luxe, à Paris, Cyrine remporte une bourse d’études et un stage au Figaro grâce à un concours de prestige. Les succès et contrats s’enchaînent, jusqu’à décrocher le Saint-Graal : un CDI en tant que directrice de clientèle. Une ascension parisienne rêvée, quasi fantasmée, qui n’empêche pas Cyrine à chaque pause café d’imaginer son propre concept-store déco – une boutique-appartement centrée autour du « beau ». Mais il lui faudra une dernière expérience en entreprise, cette fois-ci niçoise, pour qu’elle envoie tout balader et concrétise (enfin) ce projet qui l’a faisait tant vibrer. Un compte Instagram et un e-shop plus tard (www.placedubeau.com), elle nous accueille autour d’un café, dans son appartement-studio photos à Libé’, peuplé d’objets colorés. 

Peux-tu nous raconter les débuts de « Place du Beau » et ton premier projet déco ? 

Lorsque je me suis lancée sur Instagram, en juin 2020, j’ai immédiatement eu des clients. Une sacrée belle surprise ! Khalida, une créatrice de tapis berbères, a fait partie des premières personnes à me suivre. Elle m’a appelée pour décorer son showroom à Zurich, d’une surface de 400m2. Le bouche-à-oreille a fait le reste : une de ses amies m’a contactée pour que je décore son appartement, puis j’ai eu un projet sur l’île de la Réunion… Place du beau était lancé ! Depuis juillet 2021, j’ai également lancé mon e-shop.

“J’ai un univers assez marqué, j’aime beaucoup les formes, les courbes féminines, les couleurs très fraîches. On m’appelle pour cette « signature », cette identité. Le défi est différent à chaque projet, mais l’ADN reste le même.”

Etait-ce difficile de te lancer à ton compte ?

En réalité, non, car je brûlais d’envie de me lancer. Je ne me suis pas posée de questions, je crois que ça a été ma force. C’est seulement maintenant que je réfléchis et que je commence à stresser  ! (rires) 

“Lorsque l’on est entrepreneur on doit tout gérer : la communication, la comptabilité, le marketing, la publicité… Il faut être un vrai couteau-suisse !”

Pourquoi avoir choisi la ville de Nice pour poser tes valises ? 

J’ai eu un gros coup de coeur pour cet endroit. Le climat, la douceur de vivre, le confort, cette mer exceptionnelle… Cette région a beaucoup à nous offrir.

En plus de ton concept store en ligne, tu proposes différentes prestations (Coaching Déco, Home Staging, Sur-mesure), pourquoi ? 

J’avais envie de rendre autonomes mes clients. Pour le moment, je n’ai fait que du sur-mesure, mais je propose d’autres formules plus abordables (Coaching déco et Home Staging) pour toucher un large public. Les deux métiers – fondatrice du concept-store et décoratrice d’intérieur – sont, à mon sens, très complémentaires. 

Finalement, Place du Beau c’est un écosystème qui gravite autour du “beau”, une sorte de cercle vertueux : des prestations de décoration intérieure et des objets sélectionnés avec amour. À terme, j’aimerais sortir 4 collections par an, qui suivent les saisons, et à l’intérieur de celles-ci, on retrouvera de petits réassorts avec de nouveaux objets.

“Je fais tout moi-même : shooter, retoucher… J’ai appris sur le tas, mais je crois que lorsque l’on aime ça, le reste vient tout seul !”

Quel est le fil conducteur de tes sélections ?

Je sélectionne mes partenaires et marques sur la plateforme en ligne « Maison et objets ». Tous les jours, je regarde les nouveautés. Je me rends également aux salons « Maison et objets » en septembre et en janvier. Et bien sûr il y a Instagram !

“Pour faire mon choix, c’est très simple. J’ai trois critères de sélection : la couleur, l’originalité et l’élégance.”

Je ne propose jamais des objets classiques sur mon site, j’aime apporter de la couleur, de la joie vivre à mes clients. Je choisis également des marques responsables, peu connues du grand public. L’objectif : diffuser un peu de fraîcheur dans le monde de la déco ! 

Qu’est-ce qui te nourrit au quotidien ? 

Les voyages, évidemment. L’Italie m’inspire par son extravagance, son élégance, son côté kitsch, que l’on retrouve dans mes marques (Bitossi et ses grosses fleurs flamboyantes). On retrouve aussi beaucoup d’inspirations danoises, scandinaves dans mes sélections, pour leurs couleurs pastel, leurs lignes pures. La mode va m’inspirer au niveau des formes, des couleurs, de l’harmonie. Enfin, les magazines, tout comme Instagram & Pinterest sont de véritables viviers d’inspirations !

Peux-tu nous citer quelques designers que tu affectionnes particulièrement ? 

Je pense tout d’abord à Caroline Andreoni, architecte d’intérieur parisienne. Son style est très différent du mien – elle utilise du noir, de l’écru et mêle le contemporain à l’ancien – mais son univers est une grande source d’inspiration. Sarah Elison, également décoratrice d’intérieur, a lancé une collection de mobilier que j’adore. La rondeur de ses créations XXL et la chaleur de ses matériaux me séduisent. Un beau mariage entre brutalité et féminité.

Autre architecte-designer que j’affectionne : Fleur Delesalle. Elle évolue dans un univers classique mais introduit beaucoup de modernité dans ses intérieurs, grâce à des touches acidulées. Enfin, Vincent Darré et son univers excentrique tout droit tiré du conte “Alice au pays des merveilles” me met de bonne humeur. Il a une vraie identité.

Accordes-tu de l’importance à l’artisanat local ? Si oui, pourquoi ? 

Oui, c’est une évidence, même si j’importe aussi des produits de toute la France & d’Europe. Finalement, c’est la qualité de production et le coup de coeur qui priment !

Comment consommer mieux ? 

La seconde main c’est un super moyen de « mieux consommer », même si je ne suis pas fan du total-look vintage. Personnellement, je me pose trois questions avant d’acheter : Est-ce que c’est beau ? Est-ce que c’est utile ? Est-ce que c’est durable ? Si l’objet est esthétique, mais qu’il n’est ni durable, ni utile – je le zappe !

Quelle est ta définition du « beau » ? 

Le beau c’est subjectif. C’est ce qui va me susciter une émotion. Une forme, une couleur. C’est une émotion avant tout, que j’aurais envie de partager !

Quelle est la maison de tes rêves ?

Difficile de choisir ! J’apprécie autant un appartement ancien avec de superbes moulures et des rangements sur-mesures / meubles design qu’une villa en bord de mer, ouverte sur l’extérieur et dotée d’une piscine contemporaine. Quoi que… Un superbe manoir ne me déplairait pas non plus (rires). Tout dépend de l’environnement !

Pour finir, peux-tu nous citer quelques-unes de tes adresses fétiches à Nice ?

La Villa Ephrussi  et la Villa Kerylos, pour leurs sublimes architectures, évidemment. L’hôtel-restaurant de la Chèvre d’Or à Eze pour la vue imprenable sur la mer et pour dîner je dirais Da Andrea à Nice (ça ne paye pas de mine mais le chef italien est très doué !), La Maison de Marie, la Casarella à Roquebrune ou encore Le Carmela, à Nice – mention spéciale à leurs pâtes aux homards. Côté boutiques, j’adore Cobalt, Good design store et Ose decoration.

Par Louise Ballongue / Photos Place du Beau