Quoi ? : Face à face David Hockney et Henri Matisse
Où ? : Musée Matisse,
Quand ? : Du 9 juin au 18 septembre 2022 de 10.00 à 18.00, fermé le mardi
Combien ? : Entrée 10 € / groupe 8 € / Gratuit moins de 18 ans
Transport ? : Bus 15, 17, 20, arrêt Arènes/Musée Matisse
Des Questions ? : 04 93 81 08 08
Un lien ? : Cliquez-ici

Le musée Matisse présente un face à face ou plus exactement un dialogue entre David Hockney et Henri Matisse. Thèmes en commun et même amour de la couleur dans les travaux de ces deux artistes qui entrent en résonance pour nous livrer leur vision d’un paradis retrouvé.

Dans le cadre de la Biennale des Arts de Nice sur le thème des fleurs, la superbe exposition Matisse – Hockney exploite le parallèle entre deux très grands artistes qui partagent un même univers. C’est une fresque de 8,70 sur 4,10 mètres qui, dans l’immense hall de la Villa des Arènes, ouvre le bal avec ce sujet qui a exercé une fascination sur les deux peintres. Fleurs et fruits, composition en papier gouache réalisée en 1951, nous transporte dans la vie, dans une façon de voir le monde avec enchantement pour Matisse qui connut la sombre période de la guerre et qui écrivit « il y a des fleurs partout pour qui veut bien les voir ».

Les couleurs et la végétation de la Côte d’Azur ont influencé l’œuvre de Matisse et son goût pour les fleurs. David Hockney lui vit en Normandie et ses nature mortes, il les dessine sur Ipad.

Depuis 2010, le britannique est adepte du dessin numérique et Nice présente pour la première fois une nouvelle série de ses Fresh flowers.  Comme Matisse, il cherche à reproduire le principe végétal de la plante : sa floraison. Fleurs merveilleusement lumineuses grâce à la technologie. Lumière mais aussi transparence, celle qu’Hockney a toujours aimé peindre.

Parmi les 70 œuvres d’Hockney exposées, on retrouve en effet le thème de l’eau qui lui est cher. Et c’est une autre similitude avec Matisse.  L’auteur de A Bigger Splash aime les piscines comme le peintre français. La frise La Piscine composée en 1952 était apposée sur les murs de son atelier niçois et c’est le petit-fils de l’artiste qui l’a faite réaliser en céramique par Hans Spinner. Installée au musée Matisse depuis 2011, elle fait écho aux travaux du britannique.

On connaissait l’influence de Picasso sur le travail de David Hockney, on découvre celle de Matisse : « Avec Picasso, Matisse est le plus grand. »

Autre thème en commun, celui des fenêtres. Ils ont peint tous deux énormément d’intérieurs avec vue et la grande baie vitrée de Fire Island Interior pourrait se lire comme une version américaine des pièces vitrées niçoises de Matisse.

Au fil des salles, on s’aperçoit de l’évidence des résonnances entre les œuvres : représentation de la figure (Matisse s’inspirait presque exclusivement du modèle féminin tandis qu’Hockney revendique son appartenance au monde gay dans ses dessins et gravures de nus masculins) ou encore attachement particulier à l’environnement de travail avec certains objets des ateliers (Le Fauteuil rocaille baroque vénitien chiné à Nice et Office Chair à roulettes).

Un Paradis retrouvé… Le jardin luxuriant dont s’entourent les deux artistes se retrouve de plus en plus dans leurs toiles au fur à mesure qu’ils avancent en âge, comme un besoin de fraîcheur et de jeunesse.

En Normandie, l’atelier d’Hockney s’étend à tout son jardin dans lequel « il est au milieu de son sujet » et à Nice, Matisse alité à la fin de sa vie, laissait ses pensées courir dans le monde végétal exubérant qui s’étendait autour de son repaire du Regina à Cimiez.

Dans cette dernière section de l’exposition, les liens se tissent encore entre les deux peintres avec cette même volonté d’embrasser le réel.

Le Petit Plus : N’hésitez pas à ouvrir les trois boîtes mystérieuses que vous verrez au fil de l’exposition. En relation avec les œuvres, un partenariat avec Robertet (entreprise grassoise spécialisée dans les matières premières naturelles) a été signé pour proposer un parcours olfactif. Approchez votre nez de  Fleurs et fruits, La Piscine, Papeete-Tahiti de Matisse qui délivreront leurs secrets parfumés.

 Par Anne Emellina (texte et photos)