Dans le cadre de sa programmation hors-les-murs, le MAMAC en travaux s’invite au Musée Matisse avec une prêt huit de huit œuvres majeurs d’Yves Klein. Ces dernières offrent ainsi un contrepoint inédit aux toiles et découpages d’Henri Matisse. Rencontre au sommet (de Cimiez) de deux maîtres de la couleur.
Le musée Matisse, situé à Nice, explore la réception de l’œuvre d’Henri Matisse à travers des expositions thématiques. Actuellement, l’exposition « Le pouvoir bouleversant de la couleur » au premier étage met en lumière les liens entre Matisse et Yves Klein, deux artistes partageant une quête d’expériences spirituelles et une volonté de dépasser les conventions artistiques.
Henri Matisse, connu pour ses papiers gouachés découpés, a réinventé l’espace artistique en transcendant les limites de la peinture traditionnelle, notamment à travers des œuvres monumentales comme La Danse. De son côté, Yves Klein, célèbre pour son bleu IKB et ses reliefs spongieux, explore l’infini et l’immatériel, notamment par des sculptures et des installations architecturales.
Tous deux puisent leur inspiration dans l’art classique et primitif : fresques byzantines, figures préhistoriques ou œuvres de Michel-Ange. Leur travail interroge la tridimensionnalité et la fusion entre couleur, espace et spiritualité. Les vitraux de la chapelle du Rosaire de Vence, conçus par Matisse et découverts par Klein en 1950, illustrent cette recherche transcendante et l’impact durable de leurs innovations sur l’art du XXᵉ siècle.
L’exposition souligne ainsi une parenté esthétique et conceptuelle entre deux grands maîtres qui ont repoussé les frontières de l’art.
Par Eric Foucher